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  • Mars 2013 - Dans le rétroviseur

    • Le 15/04/2013

       Je prends le temps de revenir vers vous. Oui, c’est bien les termes, « Je prends le temps » car depuis que nous sommes arrivés à la maison, cela fait 7 semaines déjà, nous n’arrêtons pas. Passé les premiers contacts avec la famille et les amis, nous voilà avec un agenda où nous y inscrivons nos rendez-vous qui s’accumulent, se succèdent.  Et c’est cet aspect qui nous est le plus difficile. Il y a des urgences, des priorités. Mais qu’il est facile de s’étourdir. A nous d’y veiller.

        Ce que le voyage nous a appris, prendre le temps, donner le temps au temps, c’est bien cela que nous allons nous attacher à garder, enfin essayer, car nous ne sommes plus dans le même monde.

        J’aimerai vous dire combien ce voyage a été un bonheur pour nous deux. Vous avez pu le sentir à travers nos écrits. Et, ce bonheur, il n’aurait pu être là sans l’aide de quelques uns qui sont eux restés en France et j’aimerai y apporter une attention toute particulière.

       Merci Hélène, pour ton suivi sans faille, ta ponctualité pour l’envoi de notre courrier par internet. Le scan n’a plus de secret pour toi maintenant !

       Merci Michel pour la surveillance, l’entretien de notre maison. Un travail au quotidien qui, je le sais, est venu se rajouter à tes activités. Et c’est toujours d’autant plus délicat quand le matériel qui vous fait défaut n’est pas le vôtre, comme la tondeuse qui ne démarre plus par exemple.

       Ces deux postes ont été super bien menés, ce qui a contribué à notre tranquillité.

       Et puis, merci Katia pour le suivi de la trésorerie, pour l’envoi de la plaque d’immatriculation arrière qui avait disparue !

       Merci Papy et Mamy Saudubois pour votre aide.

       Merci aussi à tous ceux qui nous ont accompagnés tout le long de ce voyage, chacun à sa manière, à son rythme.

       Merci, merci, Simon et Romain, toujours présents, à nos côtés dans nos pérégrinations. Grâce à Skype, nous avons pu prolonger nos mails par des échanges en direct, même si les connexions n’étaient pas toujours aisées, ce qui a finit par t’agacer Romain, toi qui préfère l’écriture.

        Merci à tous nos amis voyageurs, rencontrés sur les routes,  avec qui nous avons partagé un thé, un repas, nos émotions, nos instants de voyage, nos inquiétudes, nos joies, et qui sont restés dans nos têtes durant notre parcours. Certains sont rentrés, d’autres sont toujours sur les routes.

       Chantal et Patrick                   lesyacks@gmail.com                                                 sur les routes
       Morgane et David                   rassoutex.e-monsite.com                                          sur les routes
       Antony BRAY                           www.tony-world-moutain-bike-tour.fr
       Nathalie et Vincent                 cycloconstructour.fr
       Benjamin et Emilie                 www.a-tour-de-roues.fr
                                                               …

       Et puis un grand merci à tous ceux que nous avons rencontrés durant ces deux années, nous ont dit bonjour, sourit, ouvert leurs portes, accueillis, nous ont reçus autour d’un repas, nous ont confié leurs difficultés, ont partagé leur joie d’être avec nous.

                                                  Une petite mosaïque sur nos  multiples rencontres

             Croatie        Bosnie-Herzégovie

             Bulgarie         Turquie

             Turquie        Turquie

            Turquie         Turkmenistan

            Turkmenistan        Ouzbekistan

            Kazakhstan       Kazakhstan

            Kazakhstan       Kazakhstan

             Portugal      Maroc

             Maroc      Maroc

                        

           Et puis, voici quelques livres qui nous ont accompagnés dans la 2e partie de notre voyage :

                    « Lhomme qui voulait être heureux » de Laurent GOUNELLE
           « Cent ans de solitude » de Gabriel Garcia Marquez
           « La maison des Ouches » de Pierre BORDES
           « Kamikaze Mozart » de Daniel DE ROULET
           « Jonathan Levingston, le goéland » de Richard BACH
           ...
     

       

                             Nous voilà maintenant sur une nouvelle route !  Quelle route allons-nous prendre ?   

    © José Saudubois

             « Les routes ne mènent nulle part, le plus important, c’est de prendre les routes qui ont  du cœur ».                                                                                    Pensée indienne
    « Le soleil n’est jamais si beau qu’un jour où l’on se met en route. »               Jean Giono





      

     

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  • Février 2013 - Maroc # 5

    • Le 11/03/2013

       Bonjour à tous,

       Souvenez-vous ! Fin janvier, nous étions à Boungaref, en compagnie de Saïd et sa famille.
       Et nous passons encore quelques jours ici. Nous y sommes tellement bien. Une nature qui semble immuable, toujours fidèle, avec un ciel sans nuage et le soleil qui nous chauffe.
       Pour la deuxième fois, nous connaissons la cuisson de la pizza, façon berbère, sous les étoiles (Vidéo en cours). Un pur bonheur, avec les enfants autour du feu.  Ils sont tranquilles, comme innoptisés par les flammes et attendent patiemment le moment pour déguster. Oui, c’est bien le mot. C’est un vrai gâteau !

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois


       Après un arrêt à Rissani pour faire notre plein de légumes, (c’est le jour du souk), et aussi quelques réserves pour le retour, comme les amandes, les raisins secs ils sont tellement bons et bon marché, nous  nous laissons glisser gentiment jusqu’à  Hassi Labiad. Oui,  ce petit douar à côté de Merzouga. Nous retrouvons notre place. Nous décidons de rester là, au « chaud » encore quelque temps avant de remonter vers le nord du Maroc pour la France.

        Nous passons beaucoup de temps en compagnie de Mohamed et Zara. Ils nous invitent souvent. Ils vivent très simplement, dans 4 pièces, avec leurs quatre enfants. Dans leur pièce principale de vie, dont les murs sont  plutôt sombres, on  trouve deux banquettes, calées le long du mur, un grand tapis en plastique au centre et quelques coussins pour caler le dos. Au bout de la pièce, une toute petite télévision. C’est tout. C’est la pièce où  nous prenons le thé et mangeons. Les nuits sont froides,  il n’y a pas de chauffage, et pourtant je n’entends  jamais Zara ou Mohamed se plaindre.

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois


       14 Février : Nous quittons tous nos amis avec de grandes embrassades et je regarde derrière moi, en essayant de bien fixer dans ma mémoire toutes ces images.

        Nous décidons de découvrir une route encore inconnue de nous, entre Missour et Enji, à l’est d’Errachidia, si vous voulez suivre sur la carte. Et là, nous ne sommes pas déçus. Nous grimpons et la route est bordée de superbes montagnes. Nous passons quelques jours dans le coin, faisons connaissance d’une nouvelle famille à l’occasion d’un bivouac. L’accueil marocain est toujours là. Echappées belles dans les montagnes,  les dernières ! 

    © Colette Saudubois

      © Colette Saudubois

      

    © Colette Saudubois

      © Colette Saudubois

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       © Colette Saudubois

       © Colette Saudubois


       17 février : Nous arrivons  à Sefrou, près de Fès. Nous retrouvons notre ami, Zakaria, rencontré  pour la première fois il y a 12 ans. Nous passons 3 jours ensemble, à discuter beaucoup de la vie, de nos états d’âmes. La pluie arrive. Oui, ici aussi, (nous sommes dans le nord) la pluie est présente. Nous avons perdu notre ciel bleu.

       Nous quittons Sefrou sous une pluie fine et cette fois, remontons direct vers la frontière.

       © Colette Saudubois


       Le 21 février : Nous avons notre tampon de sortie du territoire marocain. Et la remontée commence. La pluie nous aura accompagnés presque sur tout le retour, ainsi que la neige en Espagne. Le sud de la France est blanc également,  il pleut sur  l’Anjou. Le froid est là.

       © Colette Saudubois

       Nous arrivons  à la maison, dimanche 24 février en début de soirée.
       23 mois sur les routes et nous voilà ! La boucle est bouclée.
       Nous rentrons à la maison en laissant tout dans le camion. On verra demain, et après demain…

        Notre route s’arrête là mais tout ne s’arrête pas là. Nous prendrons le temps de vous écrire encore un peu pour partager avec vous nos ressentis sur l’ensemble de ces deux années. Nous ne vous avons pas tout dit.

      Alors, je vous dis à bientôt,
      Je vous embrasse bien fort,
      Coco

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  • Janvier 2013 - Maroc # 4

    • Le 06/02/2013

       En ce début d'année, vous nous retrouvez à Hassi Labiad,  situé  à 5-6 km de Merzouga. J’aime ce petit douar, tranquille, agréable, situé au pied des dunes. Une grande place a été aménagée. Les rues centrales sont recouvertes de gravier, ce qui limite la poussière. Nous avons connu l’agitation du début de l’année. C’était les vacances. Alors, nous avons vu arriver un peu plus de touristes, essentiellement des espagnols en  4/4. Les dunes étaient devenues un air de jeu à tout va.

       Les espagnols ont beaucoup œuvré ici. Un hôpital a été construit. Une association, soutenue par des finances espagnoles, assurent des cours d’espagnol, d’anglais, de couture, de tricot, de pâtisserie. Une boutique a vu le jour cette année pour vendre les gâteaux. Nous avons rencontré aussi un italien venu faire des conférences pour parler de la problématique d’un champignon qui sévit sur les palmiers. Il explique aux agriculteurs comment s’y prendre pour enrailler cette épidémie. Et tous les ans, un raid de 4L passe ici, et dépose à toutes les familles des vêtements…

       Maintenant, le calme est revenu.

       Ici, l’eau est rare. Aussi, il a été mis en place, avec l’aide des finances d’une association espagnole, un système d’irrigation, appelé « la Khettara Bourchouk ». Le principe est de creuser de nombreux puits, peu profonds, pour aller chercher l’eau qui n’est pas très loin, en surface. Un, deux mètres suffisent. Ils l’appellent ici  «Eau de sable». Un canal est ainsi creusé, et amène l’eau vers la palmeraie, là où se trouvent les jardins. Plusieurs  réserves sont également installées afin d’alimenter en partie l’eau nécessaire pour la consommation des familles.

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

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    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois


       Jeudi 11 janvier : Michel (mon frère) et sa femme Marie-Odile arrivent en fin de soirée. Sur leur séjour de 3 mois au Maroc, ils ont décidé de passer deux semaines avec nous. Ils viennent donc nous rejoindre pour découvrir les pistes ensemble. C’est super.

       Après une bonne journée passée à découvrir les djebels, dans la poussière, nous terminons bien souvent la soirée en jouant à la belote dans leur camping car. Et oui, il y a plus de place chez eux ! Alors, c’est un va et vient entre les deux camions (Ils se sont installés 30 m plus loin pour ne pas envahir nos voisins). Nous venons tous les jours, chargés  de café, de petits gâteaux, de  pâtisseries ou de ma petite «tambouille». Nous partageons de bons moments ensemble. Des discussions s’engagent sur ce que l’on va faire le lendemain mais aussi sur des sujets beaucoup plus sérieux, nos souvenirs d’enfance, notre travail, la famille, la situation du monde aussi… On a du temps, on apprend à mieux se connaitre.

    © Michel Benoist

    © Michel Benoist

    © Michel Benoist

    © Michel Benoist
        Cela va faire plus d’un mois que nous sommes là. Alors, je commence à être bien connue ici. Je ne suis plus une étrangère quand je vais faire mes courses à la petite boutique ou quand je traverse le douar. Le «Salam Aleikoum» n’est plus le même. Il devient «Labas, Berrer, Coulchill labas…». Ce sont tous ses petits mots que les marocains s’échangent lorsqu’ils se saluent. 

        Mercredi 23 janvier : nous quittons Hassi Labiad pour aller du côté d’Alnif, toujours avec Michel et Marie Odile. Faute de trouver un bon bivouac, nous retournons  à Tiguirna, près d’une famille que nous avions précédemment  rencontrée. Nous sommes reçus par Fatima et Youssef, un jeune couple avec trois enfants. Youssef vient de terminer son travail en Espagne ce qui lui a permis d’avoir un peu plus d’aisance financière à la maison. Il s’est construit une grande maison, avec carrelage, faïence,  plafonds décorés de stucs. Il travaille maintenant dans la région, toujours dans la construction.

       Ils sont  à nos petits soins. Tous les matins, nous prenons un thé chez Fatima qui se fait un plaisir de nous offrir chaque jour quelque chose de différent : des melouis (crêpes), un gâteau de semoule, des beignets, tout cela frais fait du matin. Dès que nous rentrons des pistes, le thé nous est offert. Et puis, l’hospitalité marocaine est tellement grande que  nous connaitrons aussi une soirée brochettes, une soirée couscous. Fatima adore aussi m’habiller de son costume traditionnel. Je me laisse faire, mais  ce n’est pas ce que je préfère.

       Nous passons deux jours à découvrir les superbes djebels.

     © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © José Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois


    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois


       Samedi 26 janvier : Aujourd’hui, Michel et Marie Odile reprennent la route de leur côté. Et nous, on fait demi-tour pour nous arrêter près d’une réserve naturelle que José avait repéré, à 15km de M’cissi, à Boungaref, exactement. Nous faisons connaissance du gardien, Saïd, et bien sûr, il nous invite à venir près de sa maison, la seule au pied de la montagne, pas loin du parc. On est super bien, en pleine nature. Le lendemain, nous partons faire le tour de la Réserve, nous n’avons pas le droit d’y entrer. Nous découvrons avec les jumelles des oryx puis des gazelles. Nous les voyons de loin, mais c’est bien, nous savons qu’elles sont là, protégées. S’il en reste encore, c’est à ce prix là (dans une réserve)  car  ici, la faune se fait très rare.  Cette réserve compte 3 oryx et 19 gazelles.

       Nous restons ici une bonne semaine. Les températures ont remonté. Nous passons nos journées à découvrir les djebels. Très peu de monde, bergers avec leurs troupeaux de chèvres, de dromadaires, que nous croisons çà et là, puis quelques maisons de pierres, où d’anciens nomades se sont sédentarisés.

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois


       Grâce à l’invitation de Saïd, j’ai pu observer la vie au quotidien d’une famille marocaine. Autour de lui, et sa femme, Fatima, vivent  leurs  trois filles et leurs enfants. Elles sont mariées mais leurs maris sont  tous à l’extérieur pour le travail, l’un à Nador, l’autre à Alnif. Il a également un fils qui travaille en Espagne. La maison de Saïd est un point de rencontre pour beaucoup de  véhicules, dont un taxi brousse. Presque tous les matins, vers 8 heures, un véhicule arrive et prend les nomades ou un membre de la famille de Saïd pour aller rejoindre la ville, Rissani ou Alnif,  à une cinquantaine de km.

       Les femmes s’affèrent dans un premier temps à donner à manger aux moutons et aux chèvres. Puis, c’est le moment de faire le pain, préparer le plat du midi, un tajine, un couscous, une pizza. Un après-midi, j’ai rejoint le groupe de femmes, assises par terre devant la maison, occupées  à casser des fèves séchées qui serviront au repas du soir. Un jeu de patience, elles prennent le temps. Et puis, certains jours, c’est le moment de la lessive. Alors, une femme, toujours accroupie, frotte le linge dans une très grande bassine ronde. Cela lui prendra quelques heures. J’avais déjà remarqué que les femmes travaillent toujours par terre, même si, dans leur cuisine, elles ont une paillasse. Les habitudes restent. Elles s’assoient sur un petit tabouret en plastique et tout est entreposé autour d’elle, à même le sol. Un autre jour, au retour du taxi brousse, un Imâm est présent et autour du thé et du repas,  j’assiste à la prière qu’il récite, les mains jointes, les yeux levés vers le ciel.

       Saïd entretient également  un jardin où il cultive ses légumes grâce à un puits. Heureusement qu’il est là, car ici la pluie se fait très, très rare.

       Le soir, vers 20 heures, c’est le moment du dîner. Nous sommes tous assis par terre, les jambes repliées, autour d’une table basse, ronde et en bois. Nous commençons par un thé accompagné de cacahuètes. Puis, comme nous mangeons avec les mains, de l’eau tiède  est versée au dessus d’un récipient pour les laver. Le plat unique est déposé sur la table avec le pain, une grande galette plate, enveloppée dans un linge en coton. Saïd découpe des morceaux de pain qu’il dépose tout autour de la table. Et tout le monde mange, sans parler. Avec un morceau de pain tenu dans la main droite,   j’attrape un peu de nourriture située devant moi et le porte à ma bouche, en essayant de ne rien faire tomber. Maintenant, je maîtrise à peu près cet exercice. Et à la fin, j’observe le rituel du partage de l’unique  morceau de viande que Saïd, à mains nues, découpe  et dépose pour chacun. Quelques oranges et bananes, coupées en quartier, clôturent le repas.

       Les enfants tournent autour de toute cette activité. Ils sont souvent dans les jupons de leur mère. Les plus grands, commencent à participer en apportant le thé, le pain ou débarrasse la table. C’est vite fait, un seul tour. la table disparaît avec tout ce qu’il reste dessus.

       J’ai constaté qu’ils mangent peu mais très souvent.

     © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

      

        Nous savons qu’une fin arrive. Nous commençons à faire la liste des choses à penser une fois arrivés à la maison. Ho ! là là ! Que j’aime moins…   Mais, c’est normal. Nous avons aussi de nouveaux projets. Alors, pas de panique. C’est m’zien (bien) !

        Je vous embrasse,
        Je peux encore vous dire à la prochaine,
        Coco

     

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  • Décembre 2012 - Maroc # 3

    • Le 08/01/2013

        Nous quittons Ouarzazate et nous voilà à nouveau sur les routes, direction Er-Rachidia, en passant par Tinherir. Sur la 1er partie, nous traversons presque sans discontinue des villages. Ce qui veut dire, de la circulation, du bruit. Passé Tinherir, nous sommes  à nouveau avec les djebels,  une nature minérale aux couleurs chaudes. La route est superbe.

        Nous arrivons à Er-Rachidia à la tombée de la nuit. Nous nous installons au bord d’une grande place, en plein centre.  Des jeunes jouent au football sur cette place qui crée de l’animation. Une petite balade dans la ville, comme à notre habitude  quand nous arrivons, pour découvrir un peu ce qui nous entoure, et ce qui nous dégourdit aussi un peu les jambes. Er-Rachidia nous semble une ville «riche». C’est une ville de casernes de militaires ! On y trouve des magasins plus modernes, de grandes places, de grands bâtiments administratifs. Une belle et grande boulangerie fera mon bonheur avec de délicieux gâteaux crémeux et  des viennoiseries bien fraiches.

       Nous repartons, sous un soleil radieux, pour découvrir la route qui mène jusqu’à  la frontière algérienne, à Figuig.  Nous roulons gentiment et regardons, et à droite, et à gauche, ces superbes montagnes. Nous apercevons au loin les nombreuses tentes de berbères  nomades. Ici, de grandes concentrations de khaïmas (tentes). A côté, de petites constructions de pierre et de pisé forment  des villages, avec  troupeaux de chèvres, de moutons ou de dromadaires.  Nous aimerions bien aller les voir, mais l’accès n’est pas facile, pas de piste. Laisser le camion sur le bord de la route ne nous tente pas. Alors, on verra plus loin.

       Nous croisons très peu de véhicules. C’est le calme. Nous traversons Boudnib puis Bouarfa avant d’arriver à Figuig. Il s’agit d’une ville frontière, mais sans l’activité qui va avec puisque la frontière Maroc/Algérie est fermée depuis 1994, comme sur toute la ligne de frontière d’ailleurs. Située dans une palmeraie, cette ville est constituée de 7 Ksour (Douars fortifiés). Nous visitons le Ksour Zneba  où nous nous retrouvons dans un dédale de ruelles recouvertes de plafonds de terre pour se protéger du soleil et de la chaleur. Par moment des trouées de lumière. Nous déambulons entre ombre et lumière. Pour une première visite, je crois que seule, je me serais perdue.

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © José Saudubois

    © José Saudubois

    © José Saudubois

    © José Saudubois

        Le Ksour Zneba en images

     

       Figuig est un cul-de-sac, alors, nous faisons demi-tour  pour rejoindre Merzouga.

       Les températures ont remonté. C’est  M’zien  (Bien) !

       Nous nous installons, entre deux maisons, comme d’hab’.  Toujours en contact direct avec la population.
       De temps en temps, le matin, un petit garçon vient nous dire bonjour, et «safi»  (C’est tout). Il repart.

       Nous retrouvons Mohamed et Zarah, et leurs  5 enfants, rencontrés lors d’une précédente visite.
       Mohamed  nous  montre l’aménagement de ses pièces qu’il a préparées pour ses clients, chambres avec douche/WC. L’été, quand il fait 45° voir plus, les marocains ou touristes viennent faire une cure de bains de sable. C’est recommandé pours les rhumatismes. Il creuse un lit dans le sable. La personne s’allonge et se laisse recouvrir du sable, très, très chaud. Elle y reste 5mn guère plus, tant c’est brûlant. Puis, après  un bon thé, bien recouvert d’une couverture pour transpirer, c’est le repos. La douche est prise seulement une fois la cure terminée.
        C’est son activité l’été. Et l’hiver, il accompagne parfois les touristes en 4x4 sur les dunes.

       Nos journées sont rythmées par des sorties sur les pistes ou des balades à pied sur les dunes, dans la palmeraie. C’est vraiment cool. J’en profite bien. Je me repose et ne cesse de me dire que tout ceci aura bientôt une fin, alors profite Coco, profite.

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

       Rencontre avec une famille nomade

       C’est à l’occasion d’une de ces sorties sur les pistes, vers Taouz, que nous apercevons au loin une tente. Nous nous approchons puis nous nous arrêtons pour aller à la rencontre d’une  famille nomade installée là, au milieu de nulle part, sur un désert de pierre.

       Je  m’avance  d’abord seule. Cela est préférable au cas où la femme serait seule. Elle s’approche de moi, suivi de ses deux garçons, 7 et 5 ans environ. Je lui sers la main avec le traditionnel «Salam Aleikoum».  Les deux garçons, à mon approche reculent, ils sont effrayés. Ils ne doivent pas voir souvent de touristes leur rendre visite. Ils ne quitteront jamais leur mère. Après quelques mots échangés, elle m’invite à prendre un thé.

       José, alors, nous rejoint. Elle est en effet seule, son mari est parti garder un troupeau de dromadaires ou de chèvres, nous ne saurons pas exactement. Nous découvrons son univers. Une grande khaïma (tente) marron, en poils de chèvres,  lieu pour dormir rempli de couvertures, et çà et là de petits baraquements en tôles de fibrociment, récupérées dans les environs, qui servaient comme barrière anti-sable. Tout est de bric et de broc. Ils vivent vraiment avec peu. Quelques bidons d’eau sont  au milieu du campement. Le petit garçon prendra un des bidons pour l’apporter à sa mère qui prépare le thé. Il est pourtant lourd pour lui, il peine et le traine un peu, mais il a l’habitude. Nous partageons au moment du thé un peu de notre pique-nique (pain frais et fruits). Nous passons quelques instants avec eux. Ils nous observent. La maman rassure ses garçons par quelques mots. Nous les quittons avec un « Bislhama » (Au revoir)  et repartons sur les pistes, un peu frustrés de n’avoir pu échanger  plus.

     Une petite vidéo vous donnera une idée de cette rencontre.

      La fin de l’année approche. Nous décidons d’aller rejoindre les touristes européens au camping de «L’Océan des dunes»  pour passer le réveillon de Noël autour d’un tajine. C’était sympa. Des musiciens sont venus jouer du Djumbé et des castagnettes marocaines.

       Nous terminons le mois, et l’année, en musique.

       Installés sur le bord de la route après Merzouga, des musiciens Gnawa  se mettent à jouer à chaque passage de touristes. Que les visiteurs soient deux, dix ou plus, le groupe d'une quinzaine d’hommes, accompagnés de 4 femmes interprètent de la musique et des chants africains. Il s’agit des  Bambaras. Le responsable du groupe, Hamad, a joué dans les plus grands festivals, comme à Dubaï, en Algérie et bien entendu au Maroc… Leurs instruments : le  Ganga –gros tambour-, le Djumbé –petit tambour-, se terminant en cône, le Hajhouj – guitare à 3 cordes- et les Krakb –castagnettes-. Ils jouent et dansent en même temps avec les femmes. Nous aurons passés ainsi 2 jours en leur compagnie, à écouter, à enregistrer. Deux jours agréables. Ils sont accueillants, ont toujours le sourire et sont disponibles. Nous terminerons la 2e soirée en leur compagnie autour d’un tajine.
       Merci à Hamad et à ses musiciens pour leur accueil.

       Pour écouter un extrait, aller sur la page de janvier via ce lien    Sur la route - Janvier 2013

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

       Nous restons pour le moment sur Merzouga. Les projets pour janvier : filmer la fabrication des briques en terre glaise, découvrir la richesse des fossiles dans les djebels autour de  Taouz….

                                                   Petit exercice photos sur les dunes.

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

       Alors, à bientôt dans un futur billet.
       Gros bisous à tous et à chacun,
       A la prochaine,

       Coco

     © Colette Saudubois

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  • Novembre 2012 - Maroc # 2

    • Le 07/12/2012

      C’est bon. Nous voilà maintenant avec un panneau solaire fixé sur nos coffres arrière, orientable s’il vous plait, qui vient agrémenter notre confort. La lumière fuse, avec de nouvelles lampes leds, très peu consommatrices d’énergie. Et oui, nous en étions encore à la lampe à fil et au néon. Et nous pouvons aussi utiliser nos ordinateurs sans crainte.

       Merci à Mustapha, pour sa disponibilité et son sérieux, que je vous recommande si vous passer par là ! Et avec des prix très bien placés (DIGITOP àTiznit tél + 212 06 68 69 38 22   www.digitop.ma  digitop13@gmail.com ).

    © Colette Saudubois

       Nous avons passé aussi ce début de mois à courir, de garagistes en garagistes, après le bon filtre à huile, après l’huile moteur, l’huile de transmission (on la cherche encore, on verra plus loin), trouver la solution pour le soufflet du quad qui ne voulait pas rester en place.
    Tout est vu.  Vous me direz, des petits soucis tout çà. C’est vrai. Mais si on pouvait s’en passer…

       J’en ai profité entre temps pour flâner, faire les magasins, ou lire pendant les moments d’attente chez les garagistes. Une petite balade aussi à Aglou Plage et ses  environs, et Tifni, petit  village de pêcheurs, et la pêche des calmars.

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

       Sur la route des djebels

       Vendredi, 9 novembre : Direction Guelmim en longeant la côte, passage par Bouizakarne et à droite, sur la route de Tata que nous connaissons déjà. Nous avons hâte de la refaire. Nous avons envie de retrouver cette belle route bordée du Djebel  Bani. Cà et là, nous apercevons au loin des nomades, installés sous leur tente blanche. Puis nous arrivons à la tombée de la nuit, il est 17h30 environ, les couleurs rougeoyantes  du soleil nous composent un paysage merveilleux.

       Nous restons un peu plus longtemps à Tissint. Nous découvrons dans la médina, un aqueduc qui la traverse de tout son long. Surprenant, vue la hauteur. Deux jours de tempête, puis le calme est revenu.

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        Nous poursuivons la route en passant par  Foum Zguid, puis un arrêt sur le plateau de Tagragra, parmi  les fermes disséminées sur cet espace. Nous pourrons ainsi y laisser notre camion sans soucis pour partir avec le quad découvrir les djebels.

       Nous partons dans un premier temps, à pied, 4 kms, cela va nous faire du bien de marcher, jusqu’à  Taouinkht. Nous y passons la journée. Fatima et Ahmed, que nous avions déjà rencontrés ne sont pas là. Ce sont les enfants qui nous accueillent et nous accompagnent pour la visite du village. A plusieurs reprises, le thé nous est offert, puis nous repartons retrouver la chaleur car les maisons sont fraîches. Nous rencontrons également le Directeur de l’école et ses deux professeurs. Il nous explique qu’il y a 10 ans, il avait 210 élèves.  Aujourd’hui, ils sont à peine 100. Et puis, il attend toujours l’affectation d’un professeur qui lui fait défaut. Alors, deux niveaux sont enseignés dans une même classe.

       Nous repartons avec la promesse de revenir demain. Fatima et Ahmed seront là.

       Novembre : le mois de la cueillette des dattes

       Le lendemain, nous retrouvons Ahmed dans la palmeraie, perché tout en haut d’un palmier, à une bonne dizaine de mètres. Il cueille les dattes. Ho ! Que c’est haut ! Et en plus, il y a du vent qui vient donner un peu de tangage. Il redescend, il est pieds nus, il prend son temps, c’est dangereux.

       En ce moment, c’est le travail d’Ahmed, c’est la période de la récolte.

       Chaque jour, nous découvrons un nouveau village, un peu plus loin sur la piste, Zanoui Sidi Blal, Ouagenkht puis Ouintgegal. Nous sommes toujours émerveillés par les djebels et ses couleurs. Nous partons le matin, avec le pique-nique, pas avant 10 heures, avant il ne fait pas chaud, et passons la journée sur les pistes, rentrés vers 16 heures.  Partout, nous revenons avec des dattes offertes. C’est la pleine récolte.

        Et puis, nous faisons connaissance de Fatima qui fabrique des tapis à la maison sur son métier à tisser.
        En savoir plus, voir la page de novembre/ Sur la route    L'écriture du silence   Maroc - Novembre 2012  © Colette Saudubois

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        Nous quittons le camp, nous sommes le lundi 19 novembre pour rejoindre Ouarzazate, par Agdz.

        Ouarzazate : C’est là que nous retrouvons deux familles que nous connaissons maintenant de longues dates, depuis 12 ans. Ce sont les retrouvailles après deux ans. Nous en profitons pour déposer une demande de prolongation de séjour qui expire fin décembre (maxi autorisé 3 mois). Il nous faut attendre 2 semaines pour avoir la réponse.

       Nous partons sur la route d’Alnif, retour dans deux semaines à Ouarzazate.

      Alnif  - La région des fossiles

       Nous retrouvons notre ami Géologue, Imahdi, qui tient toujours sa boutique de fossiles. C’est la région ici. Beaucoup de marocains partent en mobylette chercher des fossiles pour les vendre ensuite à des spécialistes comme Imahdi.

       Imahdi nous fait le plaisir de nous recevoir un soir chez lui. Il a invité également un ami, professeur d’histoire-géographie,  qui a également des responsabilités au niveau de la Mairie. Tout le monde parle français, alors les discussions sont enrichissantes.

       La journée, nous partons toujours  dans les djebels.

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       Puis, nous nous rapprochons gentiment de Ouarzazate.

       Une halte à Tiguirna, un village paisible où nous aurons plaisir à y revenir situé entre Alnif et Tazzarine. Tout le monde est à nos petits soins, le bivouac est tranquille et les djebels sont tout aussi beaux. Nous découvrons, au détour d’une sortie, une mine d’extraction de barytine, en activité. Ils sont une douzaine à travailler là, avec la pioche, la brouette, et un marteau piqueur. Un camion prend la piste pour venir chercher les pierres.

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        En savoir plus : voir Sur la route/La barytine (en milieu de page) en cliquant sur le lien ci-dessous

    Maroc - Novembre 2012

       Nous arrivons à la fin du mois et les températures commencent à baisser. Il ne fait plus aussi chaud, même si le soleil est toujours aussi présent toute la journée. Ici aussi, l’hiver arrive.

       Nous arrivons à Ouarzazate. Récupérons  finalement une attestation de dépôt de demande de prolongation de séjour, la réponse n’est pas encore arrivée. Cela devrait suffire pour la douane, dit le Commissaire. Inch’alla ! (je deviens un chouïa marocaine !!)

       Nous avons hâte de repartir pour les dunes de Merzouga, retrouver plus de chaleur.

       A la prochaine donc pour un prochain épisode.
      Il  n’en reste plus beaucoup maintenant. Des échéances arrivent, c’est normal.

       Gros bisous à tous et à chacun,
       A la prochaine,
       Coco

      Et une petite dernière, pour terminer sur ces beaux djebels.

    © Colette Saudubois

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  • Octobre 2012 - Maroc #1

    • Le 27/10/2012

                                                                      

       Nous voilà arrivés ce 1er octobre à Tanger.

       Le soleil nous accueille avec ses doux rayons. Ici aussi, ils ont connu la pluie comme un peu partout en France, en Espagne ou au Portugal, il y a une semaine. Sauf qu’ici, elle était la bienvenue, il reste juste de grandes flaques d’eau encore visibles.

       Après une soirée passée à flâner dans la ville, nous repartons le lendemain matin pour Casa la blanche. Comme à notre habitude, nous préférons, à l’autoroute, celle qui longe la côte.  Nous roulons à guère plus de 70-80 kms/heure, alors à quoi bon. Mais là, nous n’arrêtons pas de traverser des villages, beaucoup de voitures, de bruit, une route pas en très bon état.

       Visite de la Grande Mosquée Hassan II à Casablanca :
      Nous n’avons pas été déçus et n’avons pas regretté cet arrêt, récompense de notre route difficile. Visite guidée et commentée en français, bien organisé côté billetterie. Cet édifice est grandiose par ses dimensions, et par sa beauté. Il a été réalisé, côté maçonnerie par une grande entreprise française, et plus de 35 OOO marocains (ouvriers et artisans) ont participé à la décoration (zelliges, sculptures, verrerie, faïence, stucs …).

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        Mercredi 3 octobre, nous arrivons à Oualidia, petite ville de pêcheurs, située en bord de mer où nous venons revoir notre ami Mohamed Alili, rencontré la première fois en 1998. Nous le retrouvons le lendemain matin (il n’était pas là à notre premier passage) à son atelier situé à 6 km environ de Oualidia, juste sur le bord de la route, près des salines. Sa spécialité est la soudure. Il remonte des jardins, situés juste en contre bas, avec son sac plein de légumes. Il met quelques instants à nous reconnaitre et puis ce sont les accolades, les embrassades. Il faut dire que nous avons de bons souvenirs ensemble. Nous avions passé près d’une semaine en sa compagnie, bivouac près de son atelier, lorsque nous étions venus avec les garçons en 98 et sommes repassés à deux reprises depuis.
        Cette fois, nous nous installons près de la maison de son frère aîné, Si Mohamed, qui tient un garage de mécanique auto dans le village.  Les deux frères vivent donc ensemble avec femme et enfants. Tout le monde est attentionné. Nous dormons dans le camion, mais nous allons les voir tous les jours et passons de nombreux moments ensemble : parfois sur la plage, une visite au souk, ou tout simplement autour d’un couscous, « soksko » disent-ils, d’un bon plat de poissons, d’un thé ou à regarder des photos.

        Ici, presque tous les marocains vont à la pêche. Et on les voit, sur leur mobylette, casier à l’arrière, rempli de leur miraculeuse pêche. Ils sillonnent dans Oualidia pour vendre leur trésor : des oursins, des moules, des huitres, des poulpes et divers poissons. Un soir, José est invité par Mohamed, pour une pêche nocturne. Pile à la main, et Kway sur le dos pour les embruns, les voilà partis. Trois heures plus tard, Mohamed revient, tout fier, avec un long poisson, un cirar, et José avec des images.

        Nous apprenons que sa femme Aïcha, a un cancer des glandes lymphatiques avec lequel elle se bat depuis 4 ans. Elle a bien maigrit. Elle va régulièrement à Casablanca pour ses traitements et examens. Nous échangeons bien avec elle. Elle est curieuse, intéressée, nous pose des questions, et nous aussi. Elle parle un peu le français. Leurs trois enfants, Ilhan (18 ans), Nora (15 ans) et Reda (8 ans) sont charmants, réservés. Nous parlons et rions bien aussi avec Ghizlane (20 ans) et Najib (28 ans), enfants du frère, qui parlent aussi français. Ha ! La langue. Qu’il est bon de pouvoir se comprendre. Ghizlane me confie qu’elle ne veut pas se marier avec un garçon de Oualidia. Elle préfèrerait Safi. Inch’alla !  Najib travaille avec son père au garage mais il n’y a pas assez de boulot, alors il est prévu qu’il aille le mois prochain à Casablanca pour travailler.

        Les deux frères vivent en communauté, partageant les bons moments mais aussi avec une solidarité côté finance. Mohamed n’a pas beaucoup de travail, donc peu d’argent. Je comprends pourquoi  Mohamed s’efforce de revenir souvent avec des légumes offerts par ses amis, près des salines, et va souvent à la pêche pour ramener du poisson. Sa manière de participer avec ses moyens. Nous sentons une famille soudée.

       Nous avons aussi bien pris le temps de découvrir la ville, et sa lagune. La côte est belle et sauvage. Et il fait beau.

       Lundi 8 octobre au matin, nous quittons toute la famille avec l’idée de se revoir bientôt, inch’alla et en souhaitant surtout une meilleure santé pour Aïcha.

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                             Photo prise avant de partir. Il manque juste Mohamed, déjà arrivé à son atelier.

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        Après un petit passage rapide à Marrakech, (une soirée à la place Djema el Fna nous aura suffit pour goûter à la pollution qui sévit sur la ville), nous descendons dans la vallée de l’Ourika, 30 kms plus au sud. Nous nous arrêtons  au tout début de la vallée, dans le Douar des potiers, le Douar Tafza. Nous avions l’intention de faire un petit documentaire sur les musiciens de la place Djema el Fna, mais la pollution nous a fait fuir et finalement, nous optons pour filmer le travail des potiers.

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        Nous retrouvons tout d’abord les amis des parents à José : Ahmed, artiste potier, avec sa femme et ses 3 enfants. Puis, Fatima, et sa fille, Mina, 22 ans. Son mari, décédé de maladie, il y a maintenant près de 20 ans, Fatima a élevé seule ses 3 enfants, deux sont mariés.

        Nous passerons tout notre séjour en leur compagnie. Tous les soirs, vers 17 heures, après notre travail de tournage, nous allons chez Fatima où Ahmed nous rejoint. Mina se fait un plaisir de nous préparer des Melouis, des Msemens, ce sont des crêpes, les unes carrées plutôt feuilletées, les autres rondes avec des petits trous alvéolés, le tout accompagnées de beurre fait maison (oudi en berbère), d’huile d’olive (zit zitoune en arabe) et d’un excellent café (kawa) préparé avec le lait (alib) de la maison. C’est grâce à la ferme de Fatima que l’on peut déguster tous ces  produits. Dans un espace réduit, on trouve une vache, 4 moutons, des poules, quelques lapins, et un âne. Tous les matins, Fatima part avec son âne (aryul) , à son village voisin, Taourirt, où elle est née et où elle possède des terres. Elle revient avec la provision d’herbes, luzernes, nécessaires à ses bêtes pour la journée. Elle ne peut pas les sortir souvent, ses champs sont trop loin.

       Grace à Ahmed qui parle français, nous pouvons  échanger un petit peu. Elle n’a pas l’air d’être très décidé à se marier. Notre compagnie la change de son quotidien. Elle vient quelque fois au camion, nous chercher. Ses journées sont rythmées, dès le matin par le nettoyage complet de la maison. Vers 10h, elle prépare le pain, jusqu’à la cuisson dans le four d’une voisine. Puis elle cuisine pour lee repas afin qu’il soit prêt quand sa maman va revenir vers midi. Après la vaisselle, l’après-midi est plus tranquille. Je la rencontre parfois, dans une ruelle, à discuter en compagnie d’amies.

                                                    Ahmed, l'artiste potier

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       Nous avons donc filmé sur 5 jours une quinzaine d’ateliers de potiers, avec Ahmed qui nous ouvrait les portes. José à la caméra, moi à la prise de sons. Nous étions bien fatigués à la fin de nos journées. Le village est installé à flanc de colline, les ruelles sont escarpées, toutes cabossées, un petit écoulement d’eau usée en leur centre. Pas très à l’aise la Coco avec ses sandales.   

       Nous avons pu ainsi découvrir le dur travail des potiers : terre d’argile extraite derrière dans la colline, concassée à la main, tamisée, filtrée, mélangée avec de la silice, travaillée pour arriver sur le tour, ou sur la table, puis dernière étape, la cuisson.

       Trois techniques sont utilisées ici, selon l’atelier : le tour, le moule ou l’estampage.

       Le tour : le potier modèle avec ses mains pendant que la terre tourne sur un plateau, tour électrique mais bien souvent au pied.

       Le moule : fabrication d’un moule en plâtre en deux parties, remplissage, séchage et démoulage. C’est Ahmed qui a introduit et développé la méthode du moule ici.

       L’estampage : sur le principe du moule, la terre y est déposée, bien aplatie à la main, puis aussitôt enlevée pour séchage. (Surtout pour les assiettes, les plats, les koutoubias).

       Les pièces, brutes, sont déposées dans le four, une à une, sur des supports en terre cuite, bien callées. La cuisson, au gaz, dure environ 5-6 heures à 980°.
       Certains émaillent leurs pièces, ce qui nécessite une 2e cuisson. Il existe toutefois encore quelques fours traditionnels au bois.

       Ils ont chacun plus ou moins leur spécialité, de la tajine, la koutoubia, les plats, le canon (brasier), le photophore,…. Jusqu’au sanglier ! Oui, des sangliers, et çà marche. Hassan les fabrique depuis plus de 25 ans, les exporte en Belgique, en France, en Italie, un peu partout.

       Nous en sommes ressortis un peu plus érudits.
       Maintenant, tous est chargé sur la micro, dans les cassettes. Il reste à faire le montage au retour.

       Nous avons pris plaisir à faire ce film et cela a été surtout l’occasion d’approfondir nos connaissances sur le travail des potiers.

     

       J'ai très peu de photos à vous présenter, j'étais concentrée sur ma prise de son.

    © Colette Saudubois

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       Ce petit Douar a aussi un très beau Musée berbère installé dans la maison restaurée de l’ancien chef du Douar. Ce Musée existe grâce à la volonté de Patrick Manach’. Et Khalid, Responsable du musée, passionné, a su prendre le temps de nous expliquer toutes les symboliques, l’agencement des pièces et des objets exposés.

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    © Colette Saudubois

       Le dernier soir avant de partir, nous nous retrouvons chez Fatima. Cette fois, c’est nous qui régalons avec des crêpes, chocolat, confiture. Ahmed apporte une excellente soupe à la tomate (Harrira).

       Que de bons souvenirs dans ce Douar. Et je ne vous ai pas tout dit. Nous sommes aussi allés à pied avec Mina dans le village natal de Fatima (Fadma en berbère),Taourirt, le village des salines. Nous faisons connaissance de sa famille. Nous avons également fait la rencontre d’un couple franco-marocain installé un peu plus loin dans la vallée.

       Nous quittons tout notre petit monde, avec beaucoup  de nostalgie.

     

       17 Octobre : Nous prenons la route d’Asni, avec un petit crochet sur le plateau de Kik que nous connaissons déjà. Nous avons envie de retrouver son ambiance, ses couleurs. Nous retournons également près de la famille où nous nous étions stationnés. Ils nous reconnaissent et prenons un thé, puis finalement un tajine ensemble. Avant d’arriver, le petit bruit caractéristique –claq-claq- du camion a refait son apparition dans les montées. Nous décidons de retourner sur Marrakech le lendemain matin pour solutionner le problème avant d’attaquer le col du Tizi-n-test.

       Finalement…. dans un rond-point, nous perdons une pièce de la roue droite de la remorque. Stop ! On récupère la pièce. Nous roulons tout doucement jusqu’au premier garagiste. Diagnostique : le roulement est à changer. En deux heures, tout est fait pour un prix « raisonnable ».

       La pluie est arrivée dans la nuit. Nous repartons, cette fois pour passer le col du Tizi-n-Test.

       Première partie, avec le soleil, ce qui nous permet d’apprécier ces belles montagnes avec beaucoup de petits villages perchés, en terre de pisé.
       Par contre la deuxième partie fût tout autre. Nous montons, nous montons, alors évidemment, nous nous trouvons dans les nuages. A la fin, nous voyions tout juste la route, avec beaucoup de cailloux.
       On avance doucement. Dans ce cas, plus question de regarder à droite. De toute façon, on n’y voit plus rien. Personne ne parle dans le camion, les yeux vissés sur la route.

     © Colette Saudubois  

     

       Nous descendons le col pour arriver à Taroudant le 19 octobre. Il fait nuit.
       Nous y restons quelques jours, le temps de nous poser un peu. Nous écrivons pour le site. Mais, nous nous rendons compte que certains cafés commencent à refuser que l’on s’installe, branché à l’électricité. Nous consommons pourtant. Pas grave, nous irons voir plus loin. Et puis la pluie est arrivée.

    © Colette Saudubois

       Je passe prendre un bon hammam et décollons, direction Tafraout, en passant par Agadir et Tiznit.
       Nous avons envie de revoir ses belles montagnes roses, toutes en rondeur.
       Notre passage est ponctué de quelques ballades et à nouveau de moments passés dans les cafés, en fin d’après midi, pour un travail sur la micro, et internet aussi.
       Ha ! Je sens venir quelques microbes. Une rhinite qui me tiendra une bonne semaine. Et bien sûr, José n’y échappera pas. Rien de bien méchant.
       La pluie arrive là aussi. Le froid avec, nous sommes à 1 100 mètres d’altitude. Qu’est-ce qui nous retient ici ? Rien de particulier ! Nous sommes libres comme le vent. Alors, nous quittons Tafraout pour retourner à Tiznit.

     © Colette Saudubois

      Notre arrêt à Tiznit est motivé par le souhait de poser un panneau solaire sur le camion. Nous manquons d’autonomie. Tous les soirs, la nuit tombée, nous sommes à la lampe électrique ! Nous ne roulons pas assez longtemps entre chaque étape pour recharger notre batterie.

      Repéré sur un forum internet (pratique tout de même), nous trouvons un bon installateur, sérieux, (des français, rencontrés dans son magasin,  nous le confirmeront). Son devis nous convient. Nous attendons juste la disponibilité du soudeur (pose d’un cadre sur les coffres arrières pour que le panneau soit orientable) car la fête de l’Aïd, pour certains, se prolonge sur toute la semaine.

       Soyons patients.

      

       Voilà un mois d’octobre bien occupé. Je ne l’ai pas vu passé.

       Il pleut un peu aussi sur Tiznit, et sur tout le Maroc, mais il fait meilleur, 25°. La pluie devrait cesser à la fin de la semaine. C’est bon pour les marocains.    Les oueds se remplissent. Parfois, on voit tout un attroupement de personnes sur les ponts. Ils viennent voir l’eau qui coule à flot. A certains endroits,  elle traverse la route. 

       Je me plais toujours autant dans notre petit camion. Pas très grand, mais depuis le temps, je m’habitue très bien.

       Gros bisous à tous et à chacun,
       A la prochaine,
       Coco

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  • Septembre 2012 – Portugal - Espagne

    • Le 30/09/2012


       Bonjour à tous,

       Vous nous retrouvez, en ce début de mois de septembre, à la fête annuelle de Luz.
       Elle s’étale sur 4 jours, du vendredi soir au lundi soir, du 31 août au 3 septembre.
       Oui, je dis s’étale, car c’est vraiment cela. Il se passe bien 2-3 heures entre chaque manifestation : une procession, un orchestre, une vacada, la tourada, un bal, le feu d’artifice… Chez nous, en France,  il faut souvent choisir, on ne peut pas tout voir. Ici, ils prennent le temps.
       Pour tout dire, nous avons vécu pendant 4 jours avec beaucoup de bruit. Pour annoncer le début ou la fin d’une journée ou une prochaine manifestation, une pétarade éclate dans le ciel. Dans les cafés, où nous allons régulièrement, on s’entend tout juste. On a remarqué que les hommes ne se parlent pas, ils crient très fort. Et pour se faire entendre, ils parlent plus fort que leur voisin. De plus, la télé est toujours allumée.  
       Cela ne nous a pas empêché d’apprécier ces moments de convivialité.  La fête attire beaucoup de monde des environs, et puis, les familles dispersées se retrouvent à ce moment là. C’est donc l’occasion, aux enfants, oncles, tantes, cousins, de venir à Luz pour la Festa. Les portugais aiment faire la fête, chanter, danser et mangent beaucoup ! Beaucoup de viande.

       La fête finie, nous avons été découvrir les alentours, là où tout est recouvert par les eaux du barrage d’Alqueva. Le paysage change bien sûr. Pour moi, c’est beau pour les yeux, pour les villageois, trop de souvenirs engloutis les empêchent d’apprécier ces nouveaux paysages. Ils y vont peu, quelques  pêcheurs seulement.
    La mémoire a été gardée et présentée dans un très beau musée, MUSEUDALUZ  où l’on retrouve notre amie, Catarina.
    (lien : http://www.museudaluz.org.pt/index.htm?no=0000001 )

     

    © Colette Saudubois

      © Colette Saudubois

     © Colette Saudubois

     © Colette Saudubois

     © Colette Saudubois

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      © José Saudubois

    © Colette Saudubois

      © Colette Saudubois

      

    © Colette Saudubois

      

     Lundi 10 septembre : nous quittons Luz et nous nous arrêtons pas très loin, à peine 100 km. Un autre lac nous attire. Il faut dire qu’il fait tellement chaud que nous recherchons un peu d’eau. Nous nous installons à Oriola, village connu pour son usine de fabrication de saucisses, el « Painho » (prononcez payo). Nos journées sont maintenant rythmées par la découverte de la région en longeant les bords du lac. Nous avons toujours autant de soleil et de chaleur. 35°, voir plus.

       Pour nous rafraîchir, nous avons repéré un lavoir à la sortie du village, tout propre et en bon état. Il est entouré de murs, donc bien discret.  Ho ! Quel bonheur ! Tous les soirs, nous nous glissons, chacun dans notre bac, et prenons un bon bain (et nous nous  lavons bien sûr, c’est bien un lavoir, non !).

       Ici, ce ne sont plus les oliviers qui dominent mais les chênes lièges. Ils sont superbes, très altiers, avec leurs grosses branches qui font des arabesques au dessus du sol. Et d’autres, ont leur tronc déjà tout dépouillé de leur écorce. La récolte du liège est importante.
    Le paysage est tout jaune, grillé par le soleil. Il faudrait y revenir au printemps.

       Nous avons toujours l’envie de filmer la fabrication du pain à la maison, dans les pays traversés. Nous venons à l’information auprès de la Junta de Freguesia (Mairie). L’employée nous précise qu’à sa connaissance, plus personne ne fabrique son pain ici, chez soi. Par contre, elle nous indique un autre village, Vidigueira. Après un repérage, rendez-vous est fixé avec Esméralda vendredi prochain. 

     © Colette Saudubois

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       Vendredi 14 septembre : Vidigueira

       Nous passons la journée en compagnie d’Esméralda, et son beau-frère, José qui fabriquent le pain traditionnel dans un four chauffé au bois. C’est leur job, 6 jours/7. Nous les avons retenus car ils travaillent à l’ancienne dans leur maison de famille.
       Le vendredi est leur plus grosse journée : de 7 heures du matin jusqu’à 20 heures, 4 tournées, avec pour chacune 100 pains environ, comprenant la mise à température du four par le remplissage de bois ; le pétrissage, 20 mn ; le temps de pause pour que la pâte lève, 1h30 mn ; confection des boules de pain ; et mise au four, temps de cuisson 1 heure. Tout se déroule dans le calme, peu de mots échangés, chacun connait bien sa tache. Et lorsqu’il faut laisser au temps faire son travail, chacun va s’asseoir sur une petite chaise et fume une cigarette  ou s’installe devant la télévision.
        Et puis, la porte reste ouverte pour ceux qui viennent acheter du pain tout chaud. Le travail est donc entrecoupé par la visite de clients, il faut  rendre la monnaie, les mains pleines de farine.

       Nous avons passé une excellente journée en leur compagnie, à les filmer. Nous le savions, mais nous l’avons vu de prêt : c’est un dur travail dû surtout à la chaleur devant le four, 400° nous a précisé José (le boulanger). Il nous reste maintenant à réaliser un petit film. En attendant, je vous dépose quelques photos.

     © Colette Saudubois  © Colette Saudubois

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       Nous laissons Esméralda et José terminer leur journée et nous nous dirigeons vers Beja. Nous avons besoin de faire une petite réparation pour le camion. Nous avons perdu un boulon, nous ne pouvons rester comme cela trop longtemps. C’est là que nous trouverons un concessionnaire VW. Il nous faut attendre mardi, alors nous visitons la ville.

       Samedi 15 septembreManifestation nationale

       Nous visitons la ville et nous entendons beaucoup de bruit. Nous nous dirigeons vers l'endroit d'où ils proviennent. Nous tombons sur une manifestation. Surpris, nous nous approchons et nous nous faufilons dans la foule. Nous ouvrons grands nos yeux et nos oreilles.
       Il est 18 heures environ et nous les quitterons, il sera presque 21 h.

       Pour en savoir plus, allez voir la page de septembre de Sur la route  après le portfolio.

      et voici en images :
     

     © Colette Saudubois

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    © Colette Saudubois

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       Une autre surprise nous attend. Nous nous trouvons à visiter le château. Nous apercevons deux hommes, sortant en costume traditionnel et se dirigeant dans la rue. Hop ! Nous les suivons. Finalement, nous arrivons devant une radio locale, « Voz da Planicie », où une quinzaine d’hommes sont déjà là. Ils entrent et nous nous glissons derrière eux. Ils se regroupent dans le petit salon, situé près de la salle d’enregistrement. Ils viennent pour chanter en direct. Belle aubaine. Le technicien accepte que nous restions là, sans bruit bien sûr. Et nous découvrons  alors le répertoire de ce groupe vocal de chants traditionnels, "Os Populares do Cacèm", issu de l’Alentejo. Traditionnellement, hommes et femmes chantaient dans les champs, au moment du repos. Aujourd’hui, les groupes qui reprennent ces chants sont essentiellement constitués d’hommes, comme ici, plus très jeunes d’ailleurs. Ils ont eu plaisir à partager leur culture.
        Juste avant de nous quitter,  João, un des chanteurs, m’offre son « canudos », accroché à son boléro. Il s’agit de 3 protections de doigts en bois que les hommes utilisaient pour couper le blé. Encore merci João pour votre attention.

     © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

     

       La réparation s’est faite  sans soucis. Nous repartons pour le sud, avec l’idée en tête d’aller vers la «Serra Monchique», en Algarve. Au moment de prendre la direction, José se souvient d’avoir lu et vu des photos sur une région, plus à l’est, un Parc naturel autour de Mertola.  «Cela devrait être beau» me dit-il, et puis, nous connaissons déjà le coin où nous voulions nous rendre.

       Alors, finalement, nous changeons le cap et nous arrivons à Mertola, mardi 18 septembre au soir. Nous ne sommes pas déçus. De très beaux paysages, vallonnés, avec oliviers, chênes lièges, sapins, sur un tapis doré. Nous passons une semaine à découvrir toutes les richesses de cette petite ville de près de 2000 habitants. Un archéologue, passionné, a su convaincre les autorités pour mettre en valeur tous les trésors archéologiques de Mertola : les sites fouillés sont restés visibles et aménagés pour la visite, un très beau et riche musée d’Art Islamique, la Basilique paléochrétienne, la maison romaine, le château…... Et par chance, nous profitons des animations organisées pour ce week-end (Concert, chorégraphie «Pulsar»).

       Nous avons rencontré ici des gens charmants, notamment, Fernando, qui travaille au Musée d’Art Islamique. Passionné, il a su nous faire partager son savoir par une visite nocturne de quelques musées. Et puis, merci au café «El Guadiana», Place Largo Vasco da Gama, où nous avons été presque tous les jours pour travailler, préparer ce nouveau billet, avec internet à volonté.

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

     J'étais installée au café devant mon ordinateur. Et j'ai vite sortie ma petite caméra.

     

      Entre temps, nous avons passé une journée à Las Minas de São Domingos, 21 kms plus loin. De 1858 à 1966, cette ville a connu l’exploitation de minerais (cuivre, or, fer,sulfates…), avec plus de 4 000 mineurs qui y travaillaient dans des conditions très difficiles. Il en reste l’énorme trou qui s’est rempli d’eau devenu un lac, d’anciens puits et quelques bâtiments délabrés.

    Photos 38-39

    © Colette Saudubois

    © Colette Saudubois

       Mardi 25 septembre, nous quittons le camp pour rejoindre l’Espagne.

       Nous venons de connaitre  notre première journée de pluie hier lundi. Et aujourd’hui, nous partons sous un ciel couvert. L’automne qui s’annonce sans doute.

       Nous faisons une petite halte au Parc National et naturel Donana en Espagne avant de rejoindre  Algesira.
       Une petite immersion dans cet immense Parc, situé en bordure de mer, qui s’étend sur 150 000 ha, où vit le lynx ibérique.

      

       J’ai passé un superbe mois de septembre, à découvrir ou redécouvrir ce pays, le Portugal, que j’aime beaucoup. Et puis, je me redis, profite, profite, cela ne va pas durer. Alors, je savoure tous ces instants.  Avoir le temps pour soi, pouvoir choisir ce que sera ma journée. Vous allez me dire,  « Mais alors, aucun soucis ? »  Je répondrais : « Presque. Juste mes lombaires qui me rappellent à l’ordre de temps en temps.  Les mois s’ajoutent, j’accumule une petite fatigue, dû au fait que je me baisse à chaque fois que je rentre/sors du camion. Je suis penchée aussi quand je cuisine (le plan de travail est plus bas que la normale), et si, par mégarde, le camion n’est pas  tout à fait à l’horizontal, alors mon dos me le dit tout de suite le lendemain matin.  Mais, rassurez-vous, je ne marche pas comme une grand-mère pour autant. J’essaie d’y faire attention pour que ce soit passager.

       La pluie est restée avec nous pendant ces derniers jours de septembre. J’ai hâte de passer vers l’autre continent afin de retrouver la douce chaleur du soleil.

       Je vous embrasse bien fort.
       Gros bisous à tous et à chacun,
       A la prochaine,

       Coco

     

                                Cette petite photo pour donner de la couleur au temps gris qui m’entoure.

     © Colette Saudubois

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  • Août 2012 - Portugal

    • Le 07/09/2012

       Bonjour à tous,

       De passage en France, nous venons de rendre visite à notre famille proche, parents, frères et sœurs. Nous étions ravis de les revoir, surtout quand nous les retrouvons en bonne santé. Mon fréro, par contre, me soucie beaucoup. Je ne l’ai pas trouvé en bonne forme. La santé lui fait beaucoup défaut et dans ces moments de retrouvailles, c’est toujours dur de le laisser face à lui-même, sans être à ses côtés. Mais il sait bien qu’il est toujours dans mes pensées et que l’amour, l’affection que je lui porte n’est pas à la hauteur de mon absence mais bien de tous ces moments que nous avons passés ensemble avant mon départ. Je reste à ses côtés par l’écriture.

       Je suis heureuse de repartir sur les routes.
       Après la traversée de l’Espagne, nous arrivons au nord du Portugal, ce lundi 13 août, à Bragança.
       Nous sommes accueillis par l’odeur des Estevas, petits arbustes résineux aux grandes fleurs blanches.

       Nous décidons, dans un premier temps, de visiter le Parc de Montesinho.
       Demain, 15 août, c’est la fête au village de Dine, messe, procession, jeux et orchestre le soir.  
    Avec Judith, notre guide, une femme d’une soixantaine d’années, nous visitons le petit musée du village où sont déposées les pièces archéologiques trouvées lors de fouilles. Elle nous emmène découvrir la grotte et les anciens fours à chaud. Elle est charmante. Passionnée par ce qu’elle fait, elle n’est pas avare d’informations et répond à toutes nos questions avec une gestuelle qui me plait et me fait sourire. Par chance, elle parle français.  Nous la retrouverons le lendemain matin. Elle prépare l’église pour la messe.
       Les deux familles qui nous ont accueillis sur leur terrain sont tout aussi charmantes. L’une nous offre une douche, et l’autre nous apporte un excellent plat de poulet avec du riz et du chorizo, certainement cuisiné au four. Cela me rappelait l’accueil des turcs, et de bien d’autres familles rencontrées au cours de notre voyage.

     

      Nous filons ensuite retrouver un ami portugais rencontré par hasard dans un magasin à Vinhais. Autour d’un café, il nous dit qu’il travaille en France, qu’il est venu ici pour les vacances comme beaucoup et nous invite  chez lui à Soutilha (prononcez Soutilla)au sud de Chaves. Alors, nous prenons la route pour le rejoindre.  C’est aussi çà la liberté, pouvoir aller comme bon nous semble, en fonction des rencontres.

      Nous arrivons le jour où le village organise un banquet et un bal pour fêter le retour des émigrés. Nous sommes gentiment invités par Carlos à la soirée.  D’ici là, il prend le temps de nous emmener sur le site des anciennes mines (fer et étain) fermées en 1962. Aujourd’hui, quelques vestiges : le bâtiment des ouvriers, celui des ingénieurs et la maison du patron.  Sont encore visibles quelques entrées de mines et des installations techniques.  Une époque révolue où le travail était dur mais le salaire assuré. Carlos est charmant. Comme il dit « J’ai été bien accueilli en France quand je suis venu travailler, alors aujourd’hui, je le rends. J’aime bien aussi accueillir les français au Portugal ». Fidèle à la réputation des portugais, Carlos travaille beaucoup, mais envisage maintenant à lever le pied pour sa santé. Il est très apprécié dans son village. Je le sens très convivial et quelqu’un de droit. Nous avons passé une excellente journée et soirée en sa compagnie.

     

      J’allais oublier de vous dire : le Portugal, c’est aussi l’incontournable chorizo et le présunto (jambon fumé). Alors, depuis quelques jours, nous avons suspendu dans le camion notre réserve de chorizo qui parfume notre habitacle. Pour le présunto, la  corde n’aurait pas tenue, nous en achèterons en morceaux.

     

      Vendredi 17 août, nous repartons, direction Vilarinho Seco (prononcez Vilarigno), à une centaine de km plus à l’ouest. Quel bonheur de retrouver ce petit village, perché sur les hauts plateaux du Baroso, dans la région de Montalegre. Nous l’avions découvert, il y a 12 ans avec les garçons, et nous prenons plaisir à venir rendre visite, à chaque occasion, à nos amis. Nous retrouvons Fernanda, Arlindo, son père, Maria, José, et bien d’autres qui nous ont tous bien accueillis. Nous les retrouvons au seul café du village, où la plupart, y compris les nombreux émigrés du mois d’août revenus aux sources rendre visite à la famille, viennent boire un café, une bière, un copo de vinho tinto (verre de vin rouge).

      Contrairement à la France où on vous accueille avec le café et les petits gâteaux secs, ici, c’est avec un copo de vinho tinto, du présunto, coupé finement, accompagné du bon pain fait maison, que l’on vous reçoit.
       Nous passons une semaine formidable. Je prends plaisir, dès le matin, appareil photo et prise de sons en bandoulière, à déambuler dans le village. Cela commence, vers 8h30. J’enregistre les cloches des vaches qui sortent du village, l’eau du robinet du lavoir et de l’abreuvoir, toujours ouverts, qui coulent  toute la journée, c’est la source ! Et puis, j’écoute les anciens. La sombra venue (ombre), assis sur un banc, ils discutent, accrochent quelques mots aux passants, laissent le temps passer.  Je m’arrête, m’assoit, échange quelques mots de portugais et enregistre.
       Le soir venu, nous retrouvons au café les portugais de France et discutons. Ils parlent français, nous comprenons mieux la vie au village.


       Maria, 77 ans, n’a de cesse, à chaque rencontre, (quatre, cinq fois par jour) de m’inviter à manger chez elle, quelle que soit l’heure. Elle nous aime bien, et a besoin, je crois, de compagnie.  Je ne peux accepter  toutes les invitations mais j’ai plaisir à déguster en sa compagnie le présunto et le vinho tinto, assise sur un banc, placé autour de l’âtre de la cheminée, avec une planche qui se rabaisse au milieu et qui fait office de table. Même si les mots nous manquent pour bien se comprendre, l’essentiel est dit, on s’apprécie.
       Maria a un visage très expressif. Elle réfléchit, alors, tous ses muscles du visage sont en mouvement. Sans dire un mot, ses yeux se plissent, sa bouche fait un va et vient, d’avant en arrière. Puis, nos regards se croisent. Ses yeux se plissent à plusieurs reprises, elle me fait comprendre, d’un mouvement de sa main devant la bouche « Viens manger ».
       Maria a un visage buriné, et ses rides traduisent la mémoire d’une vie rude,  mais aussi d’une certaine joie de vivre, elle porte le sourire sur ses rides.

       La semaine se termine par une réception organisée par un entrepreneur dans l’immobilier. Il invite tous les ans à Vilarinho Seco, ses clients, sous-traitants, partenaires, pour un repas et un dîner dansant. Le soir, toutes les personnes du village sont invitées, alors nous serons de la fête. L’occasion pour nous d’écouter la musique portugaise, avec l’accordéon très présent et découvrons une chanson typique où un homme et une femme se répondent en palabrant sur l’actualité politique, sociale, la famille, le couple, les enfants… Tout cela, très librement, avec un peu de piquant sans doute car je ne comprends pas ce qu’ils disent mais je vois, de temps à autre, le public réagir, sourire et applaudir.

                                                     © José Saudubois

                                                    © José Saudubois

    Ancien séchoir à maïs                                                © José Saudubois

    © José Saudubois                                                © Colette Saudubois

     

    © José Saudubois                                                 © José Saudubois

    © José Saudubois

    © José Saudubois                                                 © Colette Saudubois

                                                     © Colette Saudubois

     

      Samedi 25 août : Nous quittons Vilarinho Seco, petit pincement au cœur. La prochaine fois que nous reviendrons, retrouverons-nous tout le monde ?

      Un arrêt à Boticas pour capter internet. Une bien triste nouvelle nous attend. Claude, le papa de Frank, mari de la sœur de José, vient de nous quitter subitement. Nous avons beau le savoir, « nous ne sommes pas éternels », mais on veut toujours que ce soit pour plus tard.
    On roule et pensons bien fort à toi Frank et à toute ta famille, en ces moments douloureux.

      Quelques 300 km plus au sud, nous arrivons à Piodâo, petit village perché en haut des montagnes, au cœur de la Serra Estrela. Toutes les maisons sont en pierres de schiste, fenêtres et portes en bois, bleues et blanches.
      Il y a 12 ans, nous l’avions découvert. Aujourd’hui, le développement du tourisme l’a quelque peu transformé. Dès l’entrée, sur la grande place, de nouveaux restaurants et commerces se sont installés. Les achalandages regorgent de souvenirs à n’en plus finir. Les ruelles, derrière, sont vides.
    Piodâo a été quelque peu dénaturé. Dommage !

      Un très beau musée, à droite, a remplacé la maison « résidence » où un peintre était venu s’installer en 1998-1999, Jorge Vilaça exposait. Nous l’avions rencontré en 1999, avions échangé avec lui. Il est décédé en 2001. Nous avons pu retrouver un peu de son travail au Musée. Nous avons apprécié toute l’installation faite sur l’histoire du village.

     

                                                     © Colette Saudubois

      Nous continuons notre descente sur l’Alentejo.
     
    Nous ne rencontrons pas grand monde sur les routes. Normal. Comme je vous le disais, nous choisissons des petits villages, et optons toujours ou tant que possible les petites routes, les grands axes sont écartés bien souvent.  Nous roulons gentiment, 70-80 km/heure, et prenons le temps de regarder les paysages. La route est déjà notre voyage et non un trait d’union entre deux  destinations.

      Mardi 28 août après midi, nous arrivons à Nova Luz, sous une chaleur de plomb. Nous voilà revenus dans ce village que nous affectionnons particulièrement pour son histoire. En effet, depuis 1999, nous avons vu disparaitre l’ancien village (Veilha Luz) et la construction de Nova Luz, un peu plus haut. Le barrage d’ Alqueva a innondé une partie des terres.

      En savoir plus : Pour que l'eau soit grande - "Aldéïa da luz" - Portugal

                               http://jose.saudubois.free.fr/

      Vous constatez deux choses : nous nous arrêtons toujours dans de petits villages. Puis, pour la plupart, ce sont des villages que nous avons déjà visités à plusieurs reprises. Pourquoi ? Tout simplement, parce que ce n’est pas dans les grandes villes que nous faisons beaucoup de rencontres, et nous restons fidèles à nos amis, alors nous revenons les voir.

     Nova Luz : Sitôt arrivés, nous nous empressons de faire, à pied, le tour du bourg.  Notre dernière visite remonte à trois années. Nous arpentons les rues pour reconnaitre ici et là nos amis. Un « boa tarde », et voilà que le sourire apparait, on nous reconnaît.  Nous apprenons toutefois la disparition de certains. Le village vieillit et a du mal à se renouveler.

     © José Saudubois

    © José Saudubois

    © José Saudubois

    © José Saudubois                                                 © José Saudubois

      C’est la fête annuelle à la fin de la semaine pendant quatre jours. Le village est en effervescence.
      A suivre…


      Je vous embrasse,
      Coco

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