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  • Au nord d'Adana - 30 novembre 2011

    • Le 02/12/2011
    • Dans 2011

      Bonjour à tous,

      Voilà bientôt deux mois que nous sommes revenus en Turquie.
      Nous nous déplaçons beaucoup moins. Nous restons plus longtemps sur un même lieu maintenant que nous avons du temps devant nous.  Nous sommes tout au sud de l’Anatolie orientale pour trouver de la chaleur et passer une partie de l’hiver. A Gaziantep où il faisait plutôt froid (nous portions bonnet, Kway, avec 13-15°), nous avons des températures printanières dans la journée avec un beau soleil (18°-20°), et quelques journées de pluie. Un petit radiateur nous permet d’avoir une bonne  température le matin et en fin d’après midi. Ici la nuit tombe vers 16h30- 17h. Ce qui veut dire que désormais, lorsque nous cherchons un emplacement, nous nous préoccupons également de pouvoir nous raccorder à l’électricité.
      Depuis deux semaines, nous sommes au nord-est d’Adana. Nous avons fait halte dans deux petits villages, Tumlu et Anavarza, avec châteaux (kale) et les vestiges d'une cité antique romaine pour le second, un très grand site archéologique.

      Tumlu : Nous laissons le fourgon juste à côté d'une maison du thé.  Quand un homme rentre, point n’est besoin de dire ce qu’il veut, il s’assoit et un thé lui est apporté. Sitôt fini, on vient lui retirer son verre pour lui en servir un autre. Et ils passent tous ainsi  leur soirée autour d’un verre en jouant aux dominos, aux cartes ou au Okey (Jeu  de rami avec des pions).
      Au deuxième jour, quelle surprise ! Dans la matinée, au milieu de l’une  des prières chantées par l’Imam, nous entendons un « welcome » à deux reprises. Nous avons compris l’attention que l’Imam a voulu nous accorder.  Nous avons apprécié ce geste.  A notre arrivée, il était là et a échangé quelques mots avec nous.
       Tous les matins, nous partons, jumelles et appareils photos à la main, parcourir la campagne et marcher sur les sentiers dans les montagnes. Il fait beau, la nature est belle.  Quant nous rentrons, il est bien souvent midi, une heure. Après le déjeuner, c’est là le moment des rencontres avec les familles qui veulent toutes nous recevoir. Un après-midi, nous rentrons d’une petite balade près du ruisseau. Passant devant la maison de Jan, il nous invite chez lui. En dix minutes, les braises sont prêtent dans le brasero. Et nous voilà, à seize heures de l’après-midi à manger des brochettes ! Puis une habitante, rencontrée le matin,  rentre et vient nous chercher. Elle nous fait comprendre qu’elle nous attend. Nous lui promettons de passer après.  
       Nous prenons le temps de discuter, surtout écouter Jan, le seul chrétien du village. Il est arménien et nous confie ses états d’âme. Puis, nous voilà partis chez la voisine. Tous assis par terre, nous dégustons un gâteau fait à base de pain, des fruits, le tout  accompagné de nombreux tchaïs. Nous passons du salé au sucré, mais qu’importe, le principal est d’être avec nos amis qui se font un plaisir d’être avec nous. Un autre jour, Assat, rencontré au village, nous a permis de voir la fabrication des Köftes, fabriquées par les femmes de la maison pour les déguster ensemble ensuite. Ce sont des boulettes à base de bulgour garnies de viande et oignons hachés très menus, et cuites à l’eau bouillante. Nous les mangeons, enroulées dans le pain traditionnel (grandes galettes ou crêpes), accompagnées d’une salade d’oignons et de tomates. 
       Excellent !
       Nous découvrons ainsi au fil du temps la cuisine turque, et dans les familles, c’est encore mieux.
       Un soir, José rentre précipitamment du café. Il me raconte : un homme est  entré dans le café, un fusil sous le manteau. Il est venu  retrouver un autre homme. Il sort son fusil, et menace l'homme qui se précipite dehors. En sortant, le fou furieux tire un coup de feu en l’air. Dans ce cas, tout le monde part, et le propiriétaire ferme son établissement. Nous restons dans le fourgon, éteignons la lumière et attendons.
      Nous sommes au milieu de la place, devons-nous partir ?  Quelques hommes restés là nous disent « pas de problème ». 
      Bon, nous entendrons tout de même une dizaine de coups de feu au loin et les clameurs délirantes de l'homme au fusil. Nous ne sommes guère rassurés. Tard dans la nuit, nous nous endormons, la nuit fut calme. Comme quoi, quel contraste entre la chaleur, la gentillesse des familles et cette violence. Rien n’est tout blanc, ni tout noir. Et c’est en restant plus longtemps que nous vivons ces moments plus difficiles.
      Comme je dis souvent, lorsque l’on passe, on ne voit que la crème. Nous ne saurons pas le différent qui a suscité cette altercation et son issue.
      Le lendemain matin, nous partons pour Anavarza.

      Anavarza : situé 35 km plus loin, c’est le site archéologique qui nous attire. Nous nous arrêtons devant une maison, à la sortie du village. Le lendemain, je vais voir la femme et lui demande si c’est possible de rentrer dans sa cour pour se raccorder à l’électricité. « Venez, venez… » Nous passerons une semaine super parmi cette famille. Ümmü (prononcez Ume), divorcée, vit avec ses  deux enfants, Inan, 20 ans et Sezgin Dogan, le frère de 11 ans. Il y a 10 ans, elle a accueilli les trois enfants de sa sœur décédée. A  42 ans, Ümmü se retrouve donc avec cinq enfants à la maison.   
     Tout cela, nous l’apprenons, au fil du temps, difficilement, car ne parlant pas le turc, les échanges sont ponctués de gestes, de mots écrits, de dessins, de quelques mots d’anglais.
       C’est le moment pour les familles de fabriquer le pain pour tout l’hiver. Alors, j’assiste à deux reprises à la cuisson du pain. Elles se retrouvent à six - huit femmes chez Ümmü. Assises dehors, durant toute la matinée,  elles roulent la pâte et cuisent les grandes galettes, très fines, de 80 cm de diamètre, dans le four au feu de bois. La cuisson terminée, elles mangent des pizzas qu’elles auront cuites sur la plaque du four.
       Nos journées sont là aussi rythmées par les départs pour une marche, le matin. Nous nous accordons trois à quatre heures chaque jour, ce qui nous permet d’allier la découverte de la nature et le maintien de notre forme. Oui, nous en avons besoin, c’est notre seul sport !
       Ümmü est à nos petits soins. Elle nous apporte un thé, de la soupe, des pizzas, une assiette de lentilles.… toujours un geste pour nous être agréable. Elle me proposera de faire une lessive et de prendre une bonne douche. De mon côté, je leur ai préparé ma traditionnelle crème pâtissière au chocolat (facile à faire pour moi) qu’ils ont tous aimé avec des petits biscuits au beurre. Des moments d’échanges qui laissent de bons souvenirs autour du poêle qui dès seize heures commence à chauffer la pièce principale.
       Encore une fois, j’apprécie ces moments en famille, où au fil des jours, je découvre leur quotidien.
       Et puis, certains après-midi, josé et moi, nous nous mettons chacun devant notre  micro, et nous chargeons nos photos, nos films et travaillons ensemble pour le site. De mon côté, je tiens mon journal où je note régulièrement ce qui jalonne notre route sinon j’oublie vite les détails.
       Notre présence dans le village touche à sa fin. Demain, ce sera les « au revoir » et  nous repartirons un peu plus loin, vers Kozan et les environs.

       Bises à tous, à bientôt,
       Coco


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  • Pour une nouvelle vie du blog

    • Le 13/11/2011
    • Dans 2011

       Bonjour à tous,

       Certains, parmi vous, ont émis le souhait d’en savoir un peu plus sur nous deux durant ce voyage.

       Il est vrai, nous nous attachons à parler avant tout de nos rencontres, et pourtant, si nous vous en parlons, c’et bien que nous sommes là, parmi eux.
       Alors, je vais utiliser le blog, qui jusqu’à maintenant n’avait pas sa réelle vie, pour vous parler de nous en espérant qu’il répondra à vos attentes. Ne vous attendez pas à du quotidien, ce serait trop pour moi, mais quelques infos, de temps en temps, et puis on verra bien…

       Turquie – Gaziantep – 13 novembre 2011

       J’ai décidé, pour ce premier billet, de vous parler de celui qui nous porte, nous supporte, nous promène et nous permet de faire ce long voyage : notre véhicule.
       Pour ceux qui ne le savent peut-être pas encore, nous roulons avec un fourgon aménagé Volskwagen, un Transporter de 1992 surélevé.  A l’extérieur, nous lui avons rajouté à l’arrière des coffres et nous nous sommes bien habitués au confort qu’il nous offre. A aujourd’hui, nous avons parcouru un peu plus de 24 600 km.
       Je vous ai ressorti quelques photos qui vous permettront de vous donner une idée.  Et puis d’autres vous donneront un aperçu de nos bivouacs.  

      Coco

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  • Premier billet du blog

    • Le 25/10/2010
    • Dans 2011

    Voilà, le blog est ouvert, vous pouvez y apporter vos commentaires, c'est comme vous le sentez...
    Bonne lecture.

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