Février 2012 - Notre coin lecture

 
  Bonjour à tous,

  Pour ce mois-ci, je vais vous parler de nos lectures. Celles qui nous accompagnent, nourrissent nos esprits, nous évadent, ou au contraire nous rappellent dans quel monde nous sommes…
  Nous sommes partis avec un tout petit stock de livres et revues, et oui, la place nous était comptée, alors nous avons, en tout et pour tout, 8 livres et 7 revues. Pour certains, offerts par la famille, les amis, pour d’autres, notre sélection. 

  Nos livres

  - Un pèlerin d’Angkor                                   de Pierre LOTI
  - Des monts célestes aux sables rouges         d’Ella MAILLART
  - Le voyageur égoïste                                   de Jean CLAIR
  - Voyages avec un âne dans les Cévennes      de R.L. STEVENSON
  - Les sept portes du monde                          de Roger FALIGOT
  - La maison du silence                                 d’Orhan PAMUK
  - Une vie  ARBUS                                         de Patricia BOSWORTH
  - La société contre l’Etat                             de Pierre CLASTRES

 
  
  Un seul livre n’a pas réussi à capter mon attention, «Le voyageur égoïste». J’y reviens de temps en temps, parcimonieusement, afin de voir si cette fois je vais poursuivre et j’en suis là.
  Sinon, pour tous les autres j’en suis à ma deuxième voire ma troisième lecture pour certains.
          «Un pèlerin d’Angkor» me fait voyager dans un univers inconnu à mon esprit, que j’aspire à découvrir, dans un futur voyage peut-être. Avec une écriture très riche, l'auteur sait nous emmener avec lui dans son univers.
          Ella Maillart, voyageuse du début du XX siècle, une frondeuse qui n’avait pas froid aux yeux.
         J’ai lu son livre avant d’être passée en Asie Centrale. Sa deuxième lecture en a été d’autant plus savoureuse que les villes traversées rappelaient à ma mémoire notre route, nos rencontres. Ces pays m’ont laissé de beaux souvenirs avec toutefois un goût plus amer dans certaines rencontres à voir des familles abandonnées dans leur campagne. Traverser l’Asie centrale à dos de cheval, de chameau ou de mules, une aventure que je n’oserai pas mais j’en connais un qui serait bien tenté (mon José !).
          Robert-Louis Stevenson, ce jeune homme de 28 ans, est parti seul avec son âne à travers les Cévennes sur un mois, fin XIX. Voilà une bien belle aventure, pour cet homme, voyageur solitaire, et très sensible aux paysages. J’ai apprécié son écriture fraîche et riche en descriptions de notre belle nature. En fait, je l’avais offert à José car partir avec un âne est l’un de ses rêves non accompli. Bientôt peut-être, inch’alla !
          Roger Faligot nous raconte la vie de Pierre Malherbe dans le livre, «Les sept portes du monde», une  aventure qui dura une grande partie de sa vie. Parti, dès l’âge de 15 ans par mers et par terres, vers de nouveaux territoires, de nouvelles richesses pour le compte de ceux qui à l’époque «menaient le monde». Il nous décrit une vie bien différente, au XVIIe siècle, par certains aspects, mais finalement, non, le monde ne change pas. On retrouve aujourd’hui ces mêmes mécanismes de recherche de conquêtes, de pouvoir.
         J’ai découvert Orhan Pamuk avec "La maison du silence". Ecrivain turc, Prix Nobel de littérature en 2006, connu et reconnu, certainement un peu décrié dans son pays pour ses écritures et ses positions engagées. Il nous plonge dans le milieu familial turc, nous parle de la complexité de la relation hommes/femmes. Un auteur dont j'ai apprécié l'écriture, à relire.

         Relire, voilà bien une chose que le voyage m’a offert. Ma première lecture va souvent très vite, avide d'avancer vers la suite, suivre les évènements, mais au détriment bien souvent de l’écriture. Et là, par la relecture, je prends le temps de mieux rentrer dans le  texte et je trouve à ce moment là d’autres sens, d’autres routes de compréhension.     

         La biographie de Diane ARBUS, photographe américaine des années 60, nous raconte une vie particulière, de part son enfance déjà, issue d’une famille juive riche, élevée par des nourrices. Patricia BOSWORTH a cherché la provenance du mal être et le chemin de l‘écriture photographique de Diane ARBUS. Son travail portait essentiellement sur la mémoire des hommes/femmes si particuliers à nos yeux, difformes, les rejetés de la société.
         Le dernier livre, «La société contre l’Etat», je l’ai gardé pour la fin, car il est si différent des autres. C’est un livre que José m’a fait partager. Il nous propose une analyse de la société primitive et de nos sociétés modernes. Je ne l’ai pas lu encore dans son intégralité, pas facile à lire, à décrypter, alors je m’y penche, une pause et j’y reviens. Une approche intéressante.


  Nos revues

  - Globe Trotters                     d’ABM    www.abm.fr   
  - Bouts du Monde                   Carnets de voyages – Angers
  - Sciences Humaines -            Pensées pour demain    n° spécial
  - Courrier International –        La vie meilleure    Hors série
  - Le Monde – Bilan Planète      Hors série
  - XXI  n° 11 été 2010              de Laurent BECCARIA/Patrick de SAINT-EXUPERY
  - Le Point - Hors série N° 15   Les textes fondamentaux et leurs commentaires de   
                                               NIETZSCHE, SCHOPENHAUER et KIERKEGAARD, philosophes.

  
    Elles nous accompagnent quotidiennement.
    Il est vrai que, d’une revue à l’autre, je peux passer de l’évasion, du rêve, aux dures réalités de notre monde. J’apprécie d’avoir le temps de lire et relire ces pages qui m’apprennent beaucoup de choses, l’occasion aussi de commenter avec José, ce monde si complexe.
    «Bouts du monde», une revue offerte par notre amie, Catherine, qui nous l'a remise juste à notre départ, sur le bord de la route !  Editée à Angers, elle nous donne à lire, à voir par ses beaux croquis, ses photographies et à voyager bien sûr. Vivement l'arrivée d'un nouveau numéro !
    J’ai eu le plaisir de connaître la revue XXI pour la première fois et  je vous la recommande. Elle sort tous les trimestres ce qui laisse le temps de bien la parcourir, car elle est riche et dense. Nous n’avons qu’un seul numéro, alors nous pouvons le lire à loisir ! Des articles de fond qui parlent de ce monde en turbulence, mais aussi une fenêtre sur d’autres vies, d’autres possibles….

   Alors, vous  vous demandez, mais vous lisez quand ? Vous qui êtes sur les routes ?
   Tout simplement, le soir, bien tranquilles dans notre fourgon, allongés sur notre lit, avant de partir dans les bras d’Orphée.
   Nous commençons tout de  même à éprouver le besoin de renouveler notre fond de lecture. La rencontre de bibliothèques et de librairies françaises nous manque.  
   Nous comptons alors sur la visite prochaine de nos garçons pour nous apporter de nouveaux livres et revues.
   D’ici là, notre ami Antoine nous fait le plaisir de partager un extrait de son dernier recueil, tout juste terminé, que je vous livre ci-dessous .
   Il y joue notamment avec les mots de l'actualité européenne, les détourne pour retourner à un essentiel.

   La dette
   Je dois à l’amitié
   à sa créance libre
   une rétribution en mots sonores
   la monnaie forte de l’affection
   J’ai trop souvent celé
   ma bourse pleine
   cousu à l’ourlet
   le sentiment
   Je dois à l’amitié
   l’écot de cet or simple   

   Récession
  Comme au recul des saisons  
  je connais mes latences
  mes ruminations
  La fleur doit sa hampe
  à la mélancolie du bulbe
  Le germe invisible
  se voit dans l’attente
  Je reviens à la terre
  à la patience des sols
  J’accepte mes intermittences

   d’Antoine BOISSEAU – Extrait du Recueil «Sortie de crise» - 2012 - en recherche d’un éditeur.

   Après une rapide remontée le long de la côte sud de la Turquie, nous avons rejoint la Grèce.
   Au moment où je mets ce billet, il neige ici, à Alexandroupoli ! Brrrr !
   Je vous embrasse,
   Coco

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