Septembre 2012
Portfolio #1
Portugal
Entre ombre et lumière
Vilarinho- Seco
Piodao
Fronteira
Luz
Oriola
@ José Saudubois
Un retour sur l'actualité portugaise (Entretien)
Colette - Nous voilà au mois de septembre au Portugal et nous allons échanger quelques réflexions sur ce que nous avons vécu ces derniers temps.
Tu as vu, pour nous la vie est facile. Facile pour voyager et communiquer, facile pour trouver un lieu de bivouac. Et le coût de la vie est un peu moins cher, sauf pour l’essence.
José - Oui, mais la réalité dans le pays pour les habitants est bien différente. En effet, le pays traverse bien des difficultés et nous avons pu nous en apercevoir.
Il y a peu de monde dans les rues. On m’a dit que c’est normal, les gens ont peu d’argent et sortent peu. C’est la crise.
Colette - C’est vrai, rappelle toi à Béja, c’était un samedi, le 15 septembre, lors de la visite de la ville. Nous sommes tombés sur une manifestation ! Dans le centre. Il était 18 heures environ.
José – Il y avait du monde, hein !
Colette – Ils étaient bien un millier ?
José – Oui, peut-être ! Ils étaient très nombreux, venus en famille, avec les enfants.
Colette - Tout s’est déroulé dans la tranquillité.
José – Je t’ai vu parler avec une jeune femme. Qu’est-ce quelle t’a dit ?
Colette – Cette femme est professeur de français. Elle m’a expliqué un peu la situation au Portugal. Elle me dit que c’est une démarche citoyenne. Pas de couleur politique.
C’est par Face book, qu’une annonce de rassemblement a été faite, pour que les habitants qui le souhaitent se retrouvent dans toutes les villes du Portugal (Place de la République), afin de protester contre les dernières mesures d’austérité qui viennent d’être présentées par le Gouvernement.
José – C’est pour cela que les personnes venaient prendre librement la parole au micro. Chacune leur tour. On a vu cependant que certains étaient probablement engagés dans le mouvement social, on sentait une certaine facilité d’élocution. D’autres s’exprimaient avec beaucoup d’émotion.
Colette- Elle m’a rapporté également que l’Etat augmente la TSU (Taxe sur les salaires). Elle passe de 7 à 11%. Il y a quelques années, elle était à 3%. Pour certains, le 13e mois est supprimé, voir le 14e pour ceux qui l’ont.
« Tout augmente : l’alimentation, l’essence, (1,54€/l. gasoil, 1,77€/l super). Nous n’en pouvons plus, m’a-t-elle dit ».
José – Tu as eu de la chance de rencontrer quelqu’un qui puisse s’exprimer en Français.
Colette - Oui, c’est une chance. Elle m’a dit aussi, qu’avec 15 ans d’activité dans l’enseignement, elle gagne 1200 euros par mois en précisant que le salaire minimum est de 450€ environ dans le pays.
José - On comprend vite que ces mesures d’austérité ont un impact très important sur le budget des familles.
Colette – Oui ! Son père, à côté, a rajouté «On est obligé de s’entraider, ma femme s’occupe des petits enfants le midi pour éviter à ma fille de payer la cantine».
Il m’apprend également que ce «ras le bol» s’exprime au même moment en Espagne, en Italie, en Grèce, relayé par les réseaux sociaux.
José - Je me rappelle que la manifestation s’est terminée avec beaucoup d’émotion. J’ai vu des larmes couler sur le visage de certaines jeunes femmes lors du lancement d’une chanson qui clôturait la manifestation. Nous avons trouvé cet air très prégnant et nous nous sommes renseignés. Cette chanson c’est « Grandola Vila Morena » de Zéca Afonso (chanson qui a marqué le temps de la Révolution des œillets du 25 avril 1974).
Nous l’avons retrouvée sur You tube et nous mettons les paroles en portugais et en français avec la vidéo ci-dessous.
Colette - Aux informations du soir, nous avons pu voir un résumé des manifestations dans l’ensemble du pays. Il y a eu des défilés dans une quarantaine de villes. A Lisbonne, 500 000 personnes, à Porto 100 000, et ailleurs aussi beaucoup de manifestants.
José - Malgré cette période de crise, nous avons été accueillis partout, et tu exprimes bien sur le billet du blog ce que nous avons vécu.
Ah oui ! Autre chose. Tu sais que nous n’avons pas reçu de réponse de la part de «Lonely planet» suite à notre courriel, avec une relance au cas où notre premier message n’aurait pas été lu.
Par contre la LPO nous a répondu, et nous a donné des liens pour entrer en contact avec d’autres associations. Merci à eux.
Colette - Oui, c’est dommage pour Lonely Planet. On en termine là pour aujourd’hui, tu veux bien ?
José - D’accord !
"Grândola Vila Morena" (Grândola Ville Brune) - de Zéca Afonso
Paroles et traduction de "Grândola Vila Morena" (Grândola Ville Brune) - de Zéca Afonso
Diffusée à la radio portugaise le 25 Avril 1974, elle déclencha la Révolution des Oeillets qui mit fin à la dictature que le Portugal endurait depuis 1933.
Grândola vila morena
Grândola ville brune
Terra da fraternidade
Terre de fraternité
O povo é quem mais ordena
Le peuple est celui qui commande le plus
Dentro de ti ó cidade
En toi, cité
Dentro de ti ó cidade
En toi cité
O povo é quem mais ordena
Le peuple est celui qui commande le plus
Terra da fraternidade
Terre de fraternité
Grândola vila morena
Grândola ville brune
Em cada esquina um amigo
A chaque côté un ami
Em cada rosto igualdade
A chaque face, l'égalité
Grândola vila morena
Grândola ville brune
Terra da fraternidade
Terre de fraternité
Terra da fraternidade
Terre de fraternité
Grândola vila morena
Grândola ville brune
Em cada rosto igualdade
A chaque face l'égalité
O povo é quem mais ordena
Le peuple est celui qui commande le plus
À sombra de uma azinheira
A l'ombre d'un chêne vert
Que já não sabia a idade
Qui ne connait pas son âge
Jurei ter por companheira
J'ai juré d'avoir pour compagne
Grândola a tua vontade
Grândola, ta volonté
Grândola a tua vontade
Grândola, ta volonté
Jurei ter por companheira
J'ai juré d'avoir pour compagne
À sombra de uma azinheira
A l'ombre d'un chêne vert
Que já não sabia a idade
Qui ne connais pas son âge