Croatie

   Frontière Croatie-Monténégro - Dimanche 24/04/11

  Dans une pinède formée de cyprès, quatre hommes sur une terre d’argile jouent aux boules. Vingt cinq mètres de long sur trois mètres de large, le terrain est encadré par des lattes de bois et aux extrémités, par des palettes. Un banc formé de deux planches sur des billots sert à se poser et un casier remplit de bouteilles de bière accompagne les joueurs. Un ancien ballon d’eau chaude contenant du ciment sert à damer le terrain. Les boules ressemblent aux boules lyonnaises. Elles sont en plastique (de couleur  verte, rouge, bleue) ou en fer (avec des rainures)
  Elles pèsent entre cinq cent grammes et un kilo !

  Pour commencer la partie, un homme lance un gros cochonnet à une quinzaine de mètres et comme au jeu de pétanque, les boules sont jouées en fonction de la meilleure approche. Chaque joueur à deux boules à jouer. Les flancs du terrain et les extrémités font partie du jeu. Le lancer est un roulé, un peu comme à la boule de fort. Il faut être mesuré dans son lancer et dans chaque équipe on trouve le tireur. Entre chaque jetée, les exclamations vont bon train et un petit coup au goulot humecte les lèvres et fait briller les yeux.

  La marque se fait sur un cadran formé d’un couvercle en plastique de pot de peinture vissé sur le tronc d’un arbre. Deux aiguilles fabriquées avec du plastique dur, une de couleur bleue, l’autre de couleur rouge, servent à marquer les points. La partie se joue en vingt et un points.

  Sur le flanc de la montagne, à l’abri des cyprès, résonne le choc des boules et des exclamations. L’arrivée de nouveaux joueurs, d’un vent frais qui vient de la mer et les nuages qui s’amoncellent  annoncent  la fin d’un dimanche de Pâques. 

 

        
       @ José Saudubois