Nous avons choisi de vous parler de l’habitat traditionnel en restant proche des réalités rencontrées.
Nous avons été accueillis par un grand nombre de familles vivant dans des logements modestes, loin des traditionnels clichés et de l’exotisme rapportés par les visiteurs. Les yourtes richement aménagées de tapis d’Orient et autres ustensiles sculptés, nous les avons vus dans les musées. Peut-être existent-elles dans les paysages pour les touristes ?  Voici décrit, les habitats visités au hasard de nos rencontres, en Iran, au Turkménistan, au Kazakhstan.
 
 Dans ces pays, nombre de familles tirent  leurs revenus de l’élevage de troupeaux de vaches, de moutons à queue grasse, de chèvres, de dromadaires et de chameaux, de chevaux.
En été,  les troupeaux paissent sur les versants bas des montagnes, dans les déserts.

Architecture et différents habitats


  Un  village, une maison dans la chaîne de montagnes du Mont Damavand - Iran - Juillet  2011.

 
La maison que nous allons décrire se situe dans une vallée montagneuse dans le nord-est, au cœur d’un petit village, non loin du Mont Damavand, le plus haut sommet d’Iran.
  Fatima, professeur en religion, ses deux filles, Shillin 13 ans, et Shima 10 ans, et sa Belle-sœur nous accueillent dans leur maison secondaire récente, où elles viennent passer les W.E et les vacances pendant les périodes torrides de l’été.
  La maison est formée de deux étages. Fabriquée en parpaings, elle est peinte de couleur blanche au Rez de chaussée et de couleur orange et jaune à l’étage.
  La toiture est de briques couleur rouge. Les fenêtres en double vitrage.
  Elle est entourée d’un mur de parpaings pour protéger un petit jardin. On y pénètre par un portail et portillon en métal.
  A l’intérieur, des matériaux modernes. Plâtres et revêtements floqués sur les murs, portes isoplanes, peintures en plafond. Au Rez de chaussée, une grande salle à manger, d’environ 40 m2 avec en pièce attenante, non fermée et légèrement surélevée, la cuisine. Dans le prolongement, la salle de bains.
  La cuisine est aménagée à l’occidentale, meubles de rangement haut et bas, évier et robinetterie, plaque de cuisson et hotte aspirante. Peu de décoration. Un meuble pour la télévision. Au sol des tapis. Comme partout en Asie, c’est la nappe en plastique, posée à même le sol qui fait office de table.
  On accède à l’étage par un escalier carrelé situé en face de la porte d’entrée. A cet étage, une grande terrasse ouverte offre un merveilleux panorama sur les montagnes. Elle est agrémentée de tapis, de coussins. Dans le fond, un lit pour les nuits d’été. C’est le lieu préféré pendant les chaudes journées. 
  Deux chambres d’environ 20 m2 chacune avec pour l’une des placards de rangement et pour l’autre la télévision et un petit bureau.
  Des lits dans chaque pièce. Prises électriques et prises de téléphone dans chaque pièce. Tapis et coussins au sol. Une salle de bains et toilettes à la turque entre les deux chambres.
 
  Au moment de notre départ, après trois jours passés en leur compagnie, Fatima aspergera le véhicule d’eau pour nous souhaiter bonne chance et nous protéger des éventuels dangers de la route.

En Iran
En Iran                                               
  @ Colette saudubois



  Une  ville, une maison dans le désert de Karakoum au Turkménistan - Aout 2011.

  Les maisons sont mitoyennes et l’accès se fait par un grand portail. Pour pénétrer à l’intérieur, il nous faut enjamber les Ariks,  canalisations qui longent les rues et ruelles, où ruisselle l’eau puisée dans les rivières ou les sources souterraines.
  Passé le portail, un large corridor donne  accès à la cour intérieure et au jardin. Une tonnelle de vigne offre en été une ombre indispensable et bienveillante. La cour intérieure est  l’espace très  prisé pendant les périodes chaudes. Dans le désert de Karakoum, les températures frisent les 50 degrés, voir plus.
  Plusieurs  corps de maison. Ici, vivent les membres d’une même famille constituée, des parents, du fils aîné et sa famille, des frères et sœurs encore adolescents.
  L’hôte nous invite à visiter sa maison, la partie où il vit avec son épouse. Celle-ci  est comme beaucoup de maisons au Turkménistan, spacieuse et aménagée.  
  Une grande salle à manger, recouverte seulement de tapis et quelques coussins appuyés aux murs. Ils  sont recouverts d’une tapisserie de qualité. De larges rideaux à motifs, en drapé, et très brillants encadrent les fenêtres et traduisent une certaine aisance. Des versets du Coran sont accrochés au mur, présentés sous verre. 
  Les chambres sont également spacieuses, toujours agrémentées dans le même esprit avec les piles de couvertures et de coussins. Les plafonds sont lambrissés et peints. Une autre pièce sert de salon avec banquette et  fauteuils, une télévision et une table basse. Plafond suspendu avec un lattage donne le décor.
  Dans la cour intérieure, l’espace se divise : un jardin  avec fruits et légumes, un abri pour quelques moutons, une partie cimentée accueille le Tapchan, pour les chaudes nuits d’été, le four pour le pain et le lavabo pour se laver les mains.
  Au Turkménistan, la maison est considérée comme un élément essentiel de confort et de bien-être. Elle traduit également l’aisance du propriétaire.


               Chez nos amis Turkmènes   Ariks

               Dans la cour   Tapchan

               Puits et  four   Dans la cour

                                                          Entrée

                                                          Façade vitrée

 Réseau gaz                                                  @ José Saudubois



  Yourte, transhumance dans les montagnes du sud-est du Kazakhstan,
  Quarataw Jotasi, région de Turkestan - Septembre 2011.

 
La yourte, dans un paysage désertique est située près d’un torrent. Une jeune femme nous invite. Elle vit avec son mari, parti dans la montagne avec son troupeau, et nous apprend qu’elle attend  son premier enfant.
  La yourte est composée d’une structure pliable, démontable, en bois recouverte d’une couche de tissu. Au point haut, la roue dotée de rayons soutient le toit.   
  Une porte en bois ferme l’entrée. L’ajustement est précaire. Le vent souffle et  la femme se lève régulièrement pour refermer la porte qui  bat. En toiture, à l’extérieur, un tissu de couleur en protège une partie. A  l’intérieur, une bâche bleue est suspendue pour protéger du vent et des intempéries. Soulevée par le vent, elle fait un bruit d’enfer.
  L’intérieur est spartiate. Au sol, le plancher bois, d’un diamètre d’environ 5 mètres, est recouvert de tapis. Dans un coin, deux malles en bois, peintes et décorées avec des ferrures, une pile de coussins et de couvertures. Un autre espace est dédié à la cuisine. On y trouve un réchaud, une grande bonbonne de gaz et des ustensiles de cuisine. Deux seaux en fer blanc servent de réserves d’eau prélevé dans le torrent. Au centre, une table basse en bois recouvert d’une nappe en plastique. Sur le pourtour de la yourte, sont accrochés les vêtements, une casquette, des ustensiles de cuisine, des  outils…
  Ainsi, dans un même espace, vous trouvez la cuisine, la salle à manger et la chambre à coucher.
  Tout est à sa place, rangé, entretenu.
  Au moment  de notre départ,  elle recevra la visite de sa famille, arrivée en voiture sur la piste,  apportant des provisions.
  A l’extérieur, le chien de berger veille. Un petit tas de bois près du four pour fabriquer le pain, et le réchaud traditionnel pour le thé (tchaï).
  Un  peu plus loin, un vaste espace, parsemé de déjections, sert pour le repos des bêtes.
  Au loin, d’autres yourtes sont installées. La montagne est habitée.


                                                          Yourte

               Yourte   Toit

               Intérieur yourte   Seau - eau de source 

               Lampe à pétrole   Tapis traditionnel
               @ Colette et José Saudubois




  Un village, une ferme dans le désert de l’ouest du Kazakhstan - Septembre 2011.

  Ce sont  les fermes qui constituent bien souvent  l’ensemble du village. Elles sont d’aspect rudimentaire, sans étage, formée d’un ou plusieurs corps d’habitation, où vivent  parents et un des fils et sa famille.
  Celle où nous nous trouvons se situe au centre du village, dans un espace clos, façonné de bric et de broc. Au fond de la cour se trouvent  l’étable et la bergerie.
  En règle générale, c’est  le propriétaire qui construit sa maison. Les murs de celle-ci sont réalisés avec des briques d’argile que les Kazakhs fabriquent par eux-mêmes en creusant  la terre et qu’ils font sécher au soleil. Ces murs sont ensuite recouverts d’un enduit  pisé, mélange d’argile et de paille. Une peinture à la chaux blanche donne l’aspect  fini de la structure et une bande de peinture de couleur et des dessins décorent  les angles des murs et des fenêtres.
  La toiture, charpente en bois ou en métal, est recouverte de tôles ondulées ou de fibrociment. Les fenêtres bois sont doublées (double fenêtre) avec de simples carreaux de verre.
  La maison possède plusieurs pièces. Une pièce principale, d’un espace confortable, pour manger et recevoir. Nous sommes invités à nous assoir sur le plancher bois recouvert de tapis. L’intérieur est simple. Peu de décoration. Un tapis et quelques photos des anciens suspendus aux murs. Les coussins, les malles décorées, la télévision et la table basse en bois, toujours recouverte d’une nappe plastique complète le décor. A l’entrée de la pièce, un poêle alimenté au bois, au charbon ou au crottin sert pour le chauffage et la cuisine.
  Une ou deux chambres, une petite cuisine. Les toilettes sont toujours à l’extérieur. Elles font parties du paysage. Elles sont posées dans les ruelles arrière des maisons, bien souvent les unes à côté des autres et coupent les ruelles en deux. Elles sont de bois, de parpaings ou de briques de terre pour les parois, de tôles ou fibrociment pour la toiture. Un plancher bois avec un trou en leur centre.
  L’enclos extérieur est construit avec tout ce qui peut se récupérer. Tout est bon. Les plaques usagées de tôles ou fibrociment,  les traverses en bois  qui supportent les rails de chemin de fer, des morceaux de grillage, du roseau, une aile de voiture, un vieux lit grillagé etc.…
  Dans la cour, un tapchan (plateau de bois, au carré, légèrement surélevée avec tapis et coussins pouvant recevoir plusieurs personnes, assises, en tailleur ou allongées), pour les nuits chaudes d’été, un lave-main, un four pour le pain et la cuisine, un puits, un cabanon pour la douche et un petit jardin où poussent les légumes.
  Les animaux sont abrités sous le fourrage retenu par une structure de poteaux  bois.


                                                         Kazakhstan 
 
               Kazakhstan   Four

               Les toilettes   Toilettes

               Pisé   Abris pour les troupeaux
               @ Colette et José Saudubois
 

  Pour les besoins du rédactionnel, certaines photographies sont issues d'endroits différents,
mais reflètent la réalité de l'ensemble des habitats, dans le milieu rural.