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Iran et Turkménistan - juillet 2011

   Iran

   Le lac salé d’Orumiyeh, première immersion dans une famille iranienne.
   Le vendredi 1 et le samedi 2 juillet 2011

   Situé à 250 km de la frontière, à l’ouest de Tabriz, le lac d’une superficie de 6 000 km2, peu profond,
16 mètres maximum, possédant des vertus thérapeutiques pour les rhumatismes, sera notre première halte en Iran.

 

                                                  @ José Saudubois

 

 

 

Nous nous sommes arrêtés, près du  lac, cherchant notre bivouac (avec de l’ombre, un point d’eau, tranquille, dans un espace plat, pas trop loin d’une maison, enfin, tous les composants d’un bivouac idéal !). 
Mais ce ne sera pas le cas, pas facile ! Arrêtés près de champs de cultures (un peu isolé, sans point d’eau), un homme à moto (moyen de locomotion phare en Iran) passe une première fois,
puis une seconde fois et s’arrête. Quelques mots de salutations, et voilà qu’il nous propose un meilleur coin, près de sa maison. Moussa nous invite à prendre le thé. Alors, nous voilà repartis.
Deux frères vivent ici, avec femmes et enfants. Une grande maison aux murs intérieurs blancs, le sol recouvert de tapis, pas de mobilier, seules de grandes peintures réalisées directement sur les murs,
représentant des paysages bucoliques, une pendule. Un grand voilage blanc, battant au vent, occulte la porte en laissant passer l’air, et protégeant des mouches.
Ils sont tous les deux cultivateurs - arboriculteurs et possèdent également  moutons,  chèvres et quelques buffles (Cow-Mitch).
Une grande assiette de fruits  nous est offerte (abricots, cerises et prunes du verger) ainsi que le thé. Nous sommes assis par terre sur les tapis, le dos au mur calé par un coussin.
Ils ne parlent pas anglais alors l’échange se fait par quelques mots  et surtout des gestes. Plus tard, leur fille, Roya, étudiante de 23 ans, nous rejoint. Avec ses notions d’anglais et surtout les dictionnaires
qui seront d’un grand secours, le sien, farsi/anglais, le mien, français/anglais, permettront  de mieux nous comprendre.
C’est  l’heure du diner. Une grande nappe en plastique est dépliée à même le tapis et  les assiettes, couverts, verres, soucoupes, sont déposés.
Au menu : un plat de riz, des sardines, du concombre nature, un bol de yogourt, le tout accompagné de jus de cerises fait maison et du pain, grandes galettes ovales très plates.
Tout est apporté en même temps, servi dans des petites coupelles réparties tout autour de la table pour que chacun puisse se servir sans avoir à faire passer les plats.
Tout le monde s’approche, nous sommes une douzaine environ, les jambes croisées ou les genoux pliés. Pas très confortable pour nous, mais on s’adapte.
Nous apprécions ce repas et surtout le plaisir qu’ils ont à nous recevoir et nous, à pouvoir entrer dans l’intimité d’une famille. Ils insisteront pour nous garder à dormir mais nous préférons
retrouver le lit de notre fourgon garé devant leur maison.
Le lendemain matin, nous partons les rejoindre dans leur verger où ils sont déjà à cueillir les abricots qui seront vendus au marché. José participe à la cueillette, ce qui soulage la femme de Moussa.
Nous passerons la matinée au verger. Moi ! Je profite de ce temps pour discuter avec un jeune étudiant d’une vingtaine d’années  rencontré la veille au soir, qui nous a accompagné avec sa moto au verger.
Il parle bien l’anglais, alors les questions fusent des deux côtés. Lui souhaite savoir pourquoi nous sommes en Iran, ici, dans ce village (il faut dire qu’ils ne voient pas souvent de touristes)
et comment nous apprécions son pays. Il me confiera qu’il ne se sent pas très bien ici, car il n’est pas libre.
Pas libre de quoi ? Libre de pouvoir s’exprimer sur la politique de son pays, de pouvoir tenir des propos contraires au régime, (prison). Pas libre non plus du choix de ses vêtements.
Là, je ne m’attendais pas à cela car on parle avant tout des obligations pour les femmes (bras et jambes  revêtues, avec  le port du tchador lorsqu’elles sortent dehors).
Oui, me dit-il, la tenue de rigueur est la chemise unie, bien souvent beige, blanche, à manches longues, avec le pantalon uni, gris, noir. Toutefois, le jean est toléré.
Pas libre non plus d’avoir une «girl-friend» avant le mariage. Ce manque de liberté lui pèse mais il dit aimer son pays et vouloir y rester.
De retour à la maison, nous prenons le déjeuner de nouveau avec toute la famille (un plat de riz, c’est le plat favori des iraniens) avant de nous quitter.
Nous repartons avec des abricots, des cerises, des kilos de concombres et du sirop de cerises pour parfumer notre eau.

 

  @ Colette Saudubois

 

   Vidéo en cours

   Nous voilà partis pour voir de plus près le lac salé. Une drôle d’ambiance nous envahit. Une blancheur éclatante, avec des brumes de chaleur qui s’étalent de part et d’autre de la route. On ne distingue plus l’horizon. Et par moment, des reflets roses viennent ajouter une tache de couleur. Les montagnes semblent suspendues dans l’air. Nous parcourrons des km dans cette ambiance. Nous sommes un samedi, alors beaucoup de monde est venu passer la journée ici. Nous rejoignons ce défilé incessant de voitures, de camions, de motos, qui se dirigent vers les bords du lac. Ils sont chargés du pique-nique, de la toile de tente et de gros bidons d’eau douce pour se laver à la sortie du bain. L’eau salée avec ses vertus attire, alors, à peine dévêtus, certains d’entre eux se baignent, d’autres se  trempent  les pieds. On mange, on danse, on s’amuse. On se croirait dans une fête. Il y a des petits restos, des vendeurs de fruits et légumes. Des vendeurs de bouteilles d’eau et de confiseries.
   C’est tard dans la soirée que le défilé de véhicules se formera à nouveau dans l’autre sens. Sur les rives, sacs et bouteilles plastiques, détritus végétaux témoigneront de la présence d’hommes et de femmes inconscients du trésor naturel dont ils bénéficient.
   Nous quittons ce lieu magique et surprenant, pour retrouver la route de Tabriz.

 

               

               

               
              @ José Saudubois
 

Le Lac salé
 

 Le Lac salé

@ José Saudubois

  Une rencontre

  Lors de notre dernier entretien, nous nous demandions si de nouvelles rencontres seraient possibles. Et bien oui !  Sur la route qui mène à Téhéran, entre les camions, véritables démons des routes, les chiens pas toujours sympas et la chaleur, voici à l'horizon, Tony Bray, Isérois, qui pédale le bâton sur le guidon. On ne sais jamais ! Nous passerons deux à trois heures ensemble, autour d'un repas à la bonne franquette, à discuter de nos voyages respectifs.
  Nous avons appris par d'autres voyageurs que le voyage de Tony n'a pas toujours été facile, mais à la lecture de son carnet de voyage, nous voyons que le moral est revenu. Bonne route à Tony et peut-être à une prochaine fois. Site : www.tony-world-montain-bike-tour.fr.

   Le volley-Ball à la mode Iranienne, Bojnurd, le vendredi 22/07/11

   Un terrain de terre battue dans un jardin public. 20 mètres de long sur 10 mètres de large. Un filet de volley-ball au centre. De chaque côté, trois lignes de fond marquent l’aire de jeu en fonction du nombre de joueurs. Les rencontres se déroulent en 16 points à un contre un, deux contre un, deux contre deux,
trois contre deux, trois contre trois. L’engagement se fait au pied.
Le joueur qui reçoit doit relancer directement la balle dans l’autre camp avec ses bras, ses mains. 
   Un même joueur peut relancer autant de fois que nécessaire la balle. Si un des camps perd le ballon, soit dans le filet ou hors des limites du jeu, le ballon est rendu à la partie adverse pour un nouvel engagement. Chaque engagement gagné compte pour un point.
   Plusieurs techniques de jeu : la balle est frappée à deux mains, smashée, ou est relancée à deux mains sur les avant bras ou du bout des doigts comme au volley occidental.
   Une partie peut durer entre une demi-heure à une heure.
   Bien sûr, comme dans tous les sports, le sourire d’un point gagnant s’efface sur un point perdu. Les invectives entre joueurs fusent sur la tactique à adopter et la qualité de vision du jeu.
   Avant chaque nouvelle partie, les joueurs s’entendent pour former les équipes.
   A la fin de chaque match, les joueurs échangent des rials. Parmi les spectateurs, des paris sont également engagés sur l’équipe gagnante.
   Chaque jour, les passionnés viennent s‘affronter et se mesurer sur un terrain baigné de lumière et de chaleur.
   Hossein, un des champions, m’invite à venir chez lui.

   Hossein, Bojnurd, le samedi 23/07/11

   Hossein est un mordu du volley-ball et se classe parmi les joueurs de bon niveau.
   La veille, après son match, il était venu vers moi pour m’inviter à lui rendre visite et me présenter à sa famille. Une femme, une fille et un garçon. Ils habitent dans un petit quartier résidentiel du centre de la ville.
   Avec sa moto, une Varan (fabrication iranienne), il m’emmène pour visiter Bojnurd. Le parcours se passe bien, Hossein est prudent, même si quelques fois je serre les fesses quand nous nous trouvons dans la circulation, très, très près des voitures et des camions. Nous nous avançons vers une mosquée qu’il me dit Kadim (très ancienne), puis nous filons vers le cimetière. C’est un immense enclos où sont inhumés une grande partie des citadins de la ville. Des milliers de plaques gravées du nom des défunts, collées les unes aux autres. Tous frères dans la mort !
   Nous marchons sur les tombes et Hossein me montre celle de son père. Sa mère décédée également est enterrée dans un autre lieu.
   Nous pénétrons dans un mausolée où le tombeau d’un Imam en est le centre. Sous un dôme argenté, posé sur le sol, le tombeau de marbre est recouvert d’un tissu velours de couleur verte. Des milliers de billets de monnaie iranienne jonchent le sol, déposés par les pèlerins entre les fentes des parois de verre.
   Retour à la maison. A peine arrivés, un coup de fil. Hossein me fait signe de le suivre. Nous repartons en moto et nous nous dirigeons vers une mosquée de quartier. Hossein m’invite à sa suite et nous pénétrons dans le lieu de culte. Sur le sol des affiches. Sur ces affiches, le visage d’un homme et des textes en farsi.
   Hossein m’explique que c’est homme s’est donné la mort. Nous faisons acte de présence par respect pour le défunt et sa famille. Un homme s’approche, un plateau à la main. On nous offre du thé et des dattes.
   Un rideau sépare la mosquée en deux. De l’autre côté, la famille. Une femme pleure !
   Nous restons environ vingt minutes, Hossein sert les mains de voisins ou autres connaissances puis nous partons.

   Ainsi va le quotidien d’Hossein comme pour bien des hommes.
   Des moments en famille, des moments avec les amis pour le jeu, des moments pour le travail (Hossein possède une petite unité de fabrication de sucre pour le  thé), et des moments où il partage par la pensée et/ou sa présence, le malheur d’une famille.

 

Hossein et sa sympathique famille

                                                  @ Un voisin de pique-nique
 

   Instantané

   Le passage de la frontière Turquie - Iran marque le changement de culture.
   Un autre monde s’est ouvert devant nous. Si l’architecture des mosquées est plus sobre et que celles-ci se fondent dans le paysage par une présence plus discrète,  c’est la tenue vestimentaire des femmes qui nous rappelle que nous sommes en Iran. Que ce soit en campagne ou en ville, le noir prédomine par le port du hidjab. Deux types de hidjab sont autorisés : le tchador (voile ample qui descend de la tête au pied) ou le maqna’e  (sorte de châle recouvrant la tête) accompagné d’un manteau et d’un pantalon.  
   Nous devons également respecter de nouveaux codes : nous ne serrons pas la main du sexe opposé, et appliquons le respect du Ta’arof : pour accepter une invitation, il faut la refuser trois fois avant.
   Une fois assimilé ces différences, l’hospitalité est le symbole fort de ce pays.
   Rien ne peut empêcher le peuple iranien d’accueillir très chaleureusement le visiteur.
   L’iran est un pays de contraste : d’un côté, un paysage sublime formé de montagnes et de déserts, de l’autre une urbanisation débridée avec une forte pollution tant atmosphérique, sonore que par les déchets non gérés. (Voir Chroniques « Les routes jaunes et les routes rouges »).

   Malgré l’embargo, il nous semble que les iraniens, grâce aux richesses naturelles du pays, à leur ingéniosité, ont su trouver les moyens pour accéder à un niveau de vie acceptable.


 

   Turkménistan

    Notre passage aura été marqué par la visite rapide d’Ashkabat, Mary et Turkménabat.
    Toutes sont construites avec un objectif clair : laisser une image de richesse, propreté, et puissance.
     Des colonnes à profusion, du marbre blanc, de hautes tours au verre fumé sur de longues et larges avenues rectilignes, des statues à la gloire de l'ancien chef d'état Niazov. Voici les signes ostentatoires qui restent dans nos esprits.

             Ashkabad

             Ashkabad, la Capitale  L'ex-président Niavoz

                              Monument gigantesque - Ashkabad  Edifice administratif - Ashkabad

                              Edifice administratif - Ashkabad  E

                                               centre ville - monument à la gloire du Turménistan et de son Président Niazov

                               Sculpture - Ashkabad  Sculpture - Ashkabad
         

 

L'avenue des hôtels - Ashkabad 
                                                  @ José Saudubois                                                

 

            Mary

               Centre ville - Mosquée Centre ville - Mosquée


               Sur la route 


           
 

            Désert de Karakoum

            Rencontre furtive Tempête de sable
  
            Cimetière dans le désert En hommage

                             Porte du tombeau Intérieur - Tombe
                            
@ José Saudubois
                

   La rencontre

   Rencontre surprise dans le désert de Karakoum, par plus de 50°.  Nino, Suisse et Adam, New-zélandais  qui l’accompagne sont arrêtés sur le bord de la route à discuter avec deux voyageurs anglais qui se dirigent en Mongolie pour laisser dans le cadre d’un projet international, une ambulance pour un village.
   Site d'Adam : taper adam glover cycling
   Site de Nino : wasserclown@gmx.ch

Nino, Adam et les Anglais                                                  @ Colette Saudubois

                                                



                                                  Sur la route dans le désert de karakoum
 

Dîner sur un Tapchan - Désert de Karakoum

Désert de Nurata                                                  @ José Saudubois

 


   Turkménabat

   
Bâtiment administratif - Centre ville - Turkménabat
Affiche à la gloire du nouveau président Turkmène                                                  @ José Saudubois

 

    Instantané

  
Transit de cinq jours.
   Si les règles administratives sont très strictes dans ce pays où la dictature règne toujours, nous avons été chaleureusement accueillis par les familles. Chaque soir, à notre demande d’un emplacement pour le bivouac, les Turkmènes ont fait le maximum pour nous être agréable. Nous avons été charmés par la qualité d’accueil, la gentillesse, l’attention portés à notre encontre. Nous remercions très fraternellement tous nos amis Turkmènes. Nous aurions aimés rester plus longtemps avec eux.

   Aux enfants Turkmènes, une pensée affectueuse.
                                                                            

                                                  @ José Saudubois
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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