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Slovénie - Croatie - Bosnie.Herzégovie - Serbie - Kosovo - Albanie - avril 2011

     SLOVENIE

      IG, mardi, le 12 avril 2011

  -   Eh bien voilà Coco, c’est parti !
      Alors ! Quelles sont tes premières impressions après ces 9 premiers jours passés sur la route ?

  -   Tout d’abord, j’ai bien apprécié d’avoir été entouré de la famille et de nos voisins à notre départ. En Auvergne, c’était vraiment sympa ces bons moments passés avec Manu, Frank, Eva et Samuel, et ensuite avec Sophie, Richard, Marie et Nathan. 
      Sinon, à  vrai dire, je ne me sens pas encore vraiment en voyage car je ne suis pas  libérée des charges administratives que je dois régler. (Non seulement il est nécessaire de continuer à gérer les papiers mais il arrive par email de nouveaux impondérables. Pourtant, pendant les 2 mois avant le départ, je me suis attelée à faire le maximum en pensant avoir sur le début du voyage un peu moins de travail. Ce n’est pas le cas !)

       La route pour la  traversée de l’Italie était particulière. Nous avons roulé pendant des centaines de kms sans que les agglomérations ne nous quittent.
  Bon, 2 jours, ce n’est pas trop long !

  -   Oui, je suis d’accord avec toi ! Mais là en Slovénie depuis 2 jours, dis-moi ?

  -   Là, c’est autre chose. J’apprécie ce pays calme, avec ses petites montagnes coiffées de neige, et surtout ses superbes rivières qui coulent à flots.
      Par exemple, la Soca, rivière qui traverse le Parc National de TRIGLAV au nord, est d’un vert émeraude éclatant. Et, toi, qu’en penses-tu ?

  -   Ces deux derniers jours sont vraiment appréciables.  J’ai bien aimé les deux balades que nous venons de faire dans les marais de Lubiana.
      On a pu y voir le courlis, deux buses variables et un superbe chevreuil que nous avons débusqué sans le savoir de derrière un bosquet.
      Quand je vois ce marais, je trouve qu’il ressemble aux Basses Vallées Angevines ; même topographie, de vastes plaines marécageuses couvertes de Fritillaires pintade (communément appelée Gogane) et du bocage formé par les saules.
     Concernant mes sentiments sur les problématiques que nous rencontrons, bon !  Je pense que je développerais lors d’un prochain rendez-vous.

  -  OK, pour ce premier rendez-vous, on s’arrête là, et maintenant, on joue aux cartes ?

 
  Salines de Secovlje, vendredi, le 15 avril 2O11

  Nous avons visité une bonne partie de la Slovénie. Les parcs naturels sont superbes. C’est toujours étonnant dans un si petit pays de voir la grandeur des paysages.

  Sur la route, autour d’un apéritif improvisé, nous avons discuté avec deux slovènes. Marc vit maintenant aux Etats unis. Ses parents sont originaires de Slovénie et ont immigré. Uros, son oncle a des origines croates. Dans la conversation, on en vient à parler économie. La Slovénie, 2 millions d’habitants et environ 10% de chômage tire la plupart de ses ressources de la fabrication de produits manufacturés et de la fabrication d’automobiles. Renault, Citroën sont implantés dans le pays.     
  
  Instantané
  La Slovénie nous laisse un sentiment de pays calme, organisé avec des infrastructures de qualité.
  Vu de l’extérieur, le niveau de vie semble élevé !

 

     la rivière Soca  Fritllaire Pintade   
    @Colette Saudubois

 

    CROATIE

      Pag, mercredi, le 20 avril 2011

   - Alors José, nous avons visité trois parcs en Slovénie et deux en Croatie. Raconte-nous tes impressions !

   - Tout d’abord, les frontières passées,il ne me semble pas que la géographie et la géologie changent. Nous sommes dans des paysages forestiers et vallons de même type  avec  l’omniprésence de l’eau.Il y a partout des sources, des marécages, des rivières. Toutefois, les lacs du Parc National de Plitvice rassemblent dans un même espace tout ce que nous avions vu auparavant dans différents lieux. Ce site est fabuleux. Toute l’eau contenue dans les sous-sols rejaillit en formant des cascades, des lacs, des torrents, créant un univers visuel sensationnel, avec un bruit assourdissant.

Parc National Plitvice Jezera          @José Saudubois

   -Tu as aimé alors ?

   - Bien sûr ! Cependant, je retiens sur  le parcours entre Plitvice et Zadar, notre rencontre au bout d’un chemin de terre dans un hameau retiré, d’un couple de personnes  âgées qui nous ont offert le petit verre de liqueur et un café.
     La barrière de la langue ne nous a pas permis de connaître leur nom et prénom, mais la femme nous a fait comprendre avec ses mains, qu’elle avait  75 ans.
     Les apparences nous font penser que ce couple vit en totale autonomie. Il fabrique le beurre (vache), la liqueur (verger), produit les légumes du  jardin, et  l’eau provient du puits. Ils vivent dans une toute petite maison, cuisine et chambre, et se chauffent au poêle à bois.

               
             @Colette et José Saudubois

                                                      
                                                       @José Saudubois
    
   -  Et, te souviens-tu de tout ce que nous avons pu observer dans ce verger pendant cette petite halte ?

   -  Oui, nous avons vu dans ce tout petit espace, 2 huppes fasciées, 1 sittelle torchepot, 1 geai des chênes, 2 mésanges à longue queue, 1 rouge queue et des hirondelles. Rien que çà ! Et toi Colette ? Tes impressions ?

   -  Je garde un bon souvenir de cette rencontre. Mais je retiens aussi deux choses. La première, cette route qui nous a menés sur ZADAR :
      un paysage différent, avec  des montagnes beaucoup plus rocheuses, plus arides, et une très belle route  quand nous avons traversé le Parc de Prirode Velebit, un panorama superbe. La deuxième, toutes ces maisons détruites, abandonnées, vestiges de la guerre de l’ex-Yougoslavie de 1991donnent une ambiance particulière (une maison sur deux habitée !).

                                                  @José Saudubois

 

      Nous sommes à Pag, petite ville située dans une île rocheuse et pelée,
sur les bords de la mer adriatique.

                               Sur la route de Pag                                                 @José Saudubois

 

   Pag, mercredi, le 22 avril 2011

    La réserve ornithologique

    Les montagnes de l’île de Pag offrent aux regards un paysage de cailloux blancs, aux arêtes franches, sans un arbre.

    Dans un marais de plusieurs dizaines d‘hectares, oasis, niche une grande variété d’oiseaux ; Sur l’eau, cormorans, cygnes, grèbes, goélands et foulques macroules. Sur les monticules, parmi les roseaux, aigrettes garzettes, grandes aigrettes blanches, hérons cendrés et hérons pourprés guettent le passage du poisson. Dans l’eau basse, les barges, les bécasseaux, les chevaliers recherchent vers et autres crustacés.
    Dans le ciel, planent le busard des roseaux et le busard cendré, dessous croassent les grenouilles, serpents et lézards se dorent au soleil.
    Est-ce un héron crabier, un jeune bihoreau ou un butor, posé sur une roche, l’œil aux aguets, le cou replié entre les épaules ?

 

   Dubrovnic, samedi, le 23 avril 2011

    Pour rejoindre Dubrovnic par le bus !

    A l’arrêt du bus,  un homme discute avec une jeune fille. La conversation s’engage pour connaitre le prix du trajet. Au moment de répondre, l’homme, un grand gaillard de 50 ans environ, cheveux blancs, fait signe à une 4L qui passe devant l’arrêt de s’arrêter, - un copain sans doute qui part sur Dubrovnic -, quelle aubaine pour lui, il monte. Il ouvre à nouveau sa portière et demande en bon français «vous allez à Dubrovnic ?»
 Et voilà c’est parti !…
 Mais alors, quelle course ! Le chauffeur n’arrête pas de klaxonner, et roule à une bonne allure qui effraie un peu. Et cet homme qui se met à chanter la Marseillaise, et qui parle, et qui parle. Il est parti pour passer une bonne soirée ? Arrivés à bon port, déposés juste devant la vieille ville, sans encombre, la rencontre se termine ici, le trajet aura duré 10mn. Un peu plus tard, à l’occasion d‘une déambulation dans la ville, nous nous retrouvons nez à nez avec le chauffeur, assis là sur un muret. Nous échangeons quelques mots et apprenons qu’il attend sa  « girlfriend ».

             Port de Dubrovnic  Port de plaisance

                     Centre historique                     Centre historique
                      @ Colette et José Saudubois

   Le quartier ancien de Dubrovnic
 

   Une fois passé un petit pont en pierre, une toute petite ruelle, étroite par sa largeur et non pas par sa longueur, tout en escalier, accueille son visiteur en l’emmenant un peu plus bas. Elle débouche sur une grande artère, lumineuse, large, où une foule nombreuse déambule.
   De chaque côté de cette artère, des ruelles étroites délimitent les blocs de maisons. Les rez-de-chaussée de chaque bâtisse sont investis par les boutiques, les cafés, les galeries,il n’y a plus d’espace vierge de toute trace économique. Il faut remonter sur les hauts de la ville pour retrouver les quartiers de vie populaire. Derrière les murs des jardins, les citronniers, les orangers offrent leur parfum aux promeneurs.

 

             Centre historique  Vue sur l'Adriatique
             @ José Saudubois

 

   BOSNIE-HERZEGOVIE

    Un petit hameau sur la route de Sarajevo, le 25 avril 2011  
    Rencontre d’une bosniaque Chrétienne, tenant un café au bord de la route  

    Une femme d’une soixantaine d’années tient un petit café situé en bordure de route, avec terrasse - petites tables de bistrot rondes et chaises recouvertes  de  coussins en mousse - tout ce qu’il faut pour recevoir ses clients avec une douce musique.
    Elle arrive avec des œufs décorés. Dans les Balkans, la coutume est d’en offrir, à la période de Pâques ou de Noël. De fines feuilles de végétaux ou des motifs géométriques sont reproduits par le système du pochoir (la feuille est apposée sur l’œuf. Il est plongé dans une peinture à l’eau, et après séchage,la feuille est retirée, ce qui laisse apparaitre son motif). 

    La première question posée à ses visiteurs étrangers sera « Islam ou Christ ? »
    La guerre laisse de lourdes traces dans les esprits.  Cette interrogation traduit sa peur de l’Islam.
    Elle rappelle son souvenir d’une bombe lâchée par un avion américain, tombée de l’autre côté de la route, en face de son café.
    Les murs de sa maison ont tremblé.
    Pour elle, Sarajevo n’est pas bon, en rajoutant toutefois qu’il n’y a pas de problèmes pour les touristes.

   Qu’en est-il ?

   Sarajevo
  
Rencontre d’un bosniaque Musulman, dans le centre historique, le 26 avril 2011  

   Sarajevo est une ville en reconstruction. A l’entrée, les immeubles administratifs ou commerciaux  poussent tout le long de la grande avenue qui mène vers le  centre ville. Une avenue large et longue de 12 km environ  avec en son centre la ligne de tramway. Des rames neuves et des rames anciennes de couleurs variées recouvertes de publicités, de graffitis... Sur les murs des maisons et des immeubles, des traces visibles d’impacts de balles. Sur les tours HLM, les murs de briques remplacent  le béton pour boucher les trous des obus. Dans le centre, une foule importante. C’est le quartier historique de Sarajevo. Une multitude de petites échoppes propose aux passants et touristes de la dinanderie, des bijoux ou autres souvenirs. Des restaurants affichent leurs spécialités.

   Un bosniaque de Sarajevo, explique qu’il est rentré au pays pour apporter son soutien et son aide à ses parents  gravement malades. Ce jeune homme a été   policier, il est parti en France pour travailler 10 ans, et il a la double nationalité, bosniaque et  française. Sa famille vit en France ; il a donné à ses deux fils des noms bosniaques mais francisé ou anglicisé. Il en profite pour exprimer ses sentiments et parler de la Bosnie.
  « Tout d’abord en Bosnie, il y a 14 gouvernements et 180 ministères. Dans les 14 gouvernements, il y a un conseil de l’état, un gouvernement fédéral (fédération bosniaque), un gouvernement de la république serbe, un protectorat interne et dix cantons. Alors comment veut- tu qu’on s’y retrouve !
 C’est compliqué et ce n’est pas prêt de changer, les hommes politiques en place ne veulent pas perdre leur poste ! »
   Puis il parle également de la guerre, entre 1991 et 1995. Avec son doigt, il montre les anciennes positions serbes et bosniaques. Sarajevo est une ville   enclavée  dans les montagnes. Les serbes tenaient les positions les plus hautes et les bosniaques celles plus basses  pour empêcher toute avancée.
  La ville a été pilonnée de tirs d’obus et les snipers tiraient sur les personnes. 1500 enfants bosniaques sont morts.

   Pour lui, c’est l’armée qui a déclenché la guerre, et qu’à partir de là entre politique et les différentes cultures un engrenage a abouti à l’embrasement du pays. Les gens avec leurs peurs ont fait ce qu’ils ont pu pour se défendre.

   «Aujourd’hui les gens sont bien obligé de s’entendre, c’est l’économie qui nous tient».

   Il est étonné de ce qu’il entend, de cette femme qui a peur. Qui dit cela ? Où ça ?

   «Il n’y a pas de différence entre nous !  Regardez autour de vous, il y a une mosquée bosniaque, et à côté une église chrétienne et une église orthodoxe !  Moi  aussi, j’ai peur de tous les intégrismes ! Sarajevo est une ville à la croisée de deux mondes, l’Orient et l’Occident.  60% de la population est bosniaque musulmane, 30% bosniaque chrétienne et le reste sont les minorités.»

   Il  rappelle que quand  il travaillait en France dans la grande distribution, un de ses collègues lui a posé une question.
   «Tu sais, on m’a dit que tu étais musulman !»
   «Oui, je suis musulman».
  Un long silence. Il faut dire que c'est un grand et costaud garçon. 102 kg, les cheveux châtains clairs et les yeux bleus.
   «Qu’est-ce que tu crois ! Que tous les musulmans sont arabes ! Ma famille aurait des origines italiennes mais elle est musulmane par les influences turques  depuis 500 ans. Tu es bien noir, toi, où est le problème ?» 

   Il  dit qu’il est comme tous les êtres humains, qu’il souhaite trouver les moyens de faire vivre sa famille.

   «Ce qui nous fait tenir dans ce pays où il y a 40% de chômage, où la vie est difficile et où il y a de la corruption, comme dans beaucoup de pays, c’est la  famille. Nous sommes très soudés. Même si un membre de la famille ne s’entend plus avec un autre membre, en cas de besoin, il sera là.»

 

                                       Mosquée bosniaque  
                                       @ Colette Saudubois

 


   SERBIE
   
    La route défile…, le 27 avril 2011


   Toujours dans les montagnes, le paysage, aux couleurs vertes du printemps, défile. L’hiver vient juste de se terminer. Les arbres commencent à fleurir. Très peu de routes, une seule trace les flancs de la montagne et traverse les villages ou hameaux. Les maisons en majorité, sont à étage, fabriquées en briques, restant à l’état brut. Quelques unes sont ravalées.
   Sur les routes, une présence affirmée des policiers. Ils contrôlent la vitesse et arrêtent ceux qui n’ont pas leurs feux allumés, obligatoire la journée dans tous les Balkans. 
    Beaucoup de stations d’essence et des casses automobiles jalonnent la route. Des hommes lavent les voitures, objets de toutes les attentions. Les déchets laissés çà et là s’entassent au bord des rivières.

                  
          
          

            @Colette et José Saudubois

 

   KOSOVO  
    La rencontre avec Abida, le
28 avril 2011

   
Les frontières passent,  le paysage ne change pas.   
   
La fin de journée approchant, la recherche d’un bivouac s’impose. Après un refus près d’une usine, quelques mètres plus loin, une maison nous semble occupée avec un terrain plat qui nous conviendrait. Abida ouvre sa porte et nous invite à rester là pour la nuit. C’est donc OK pour ce soir.
    Et voilà qu’elle nous fait visiter toutes  ses «richesses» : 2 jeunes chèvres un peu plus loin à droite broutent l’herbe,  une petite vache qui attend son repas du soir, son jardin.  Elle nous invite rapidement à venir prendre un café.
    La conversation s’installe, nous, avec notre anglais, Abida avec son allemand. Oui, elle parle aussi l’allemand car, dit-elle, j’ai de la famille qui vit en Allemagne. Par gestes, quelques mots, de la déduction, on arrive à se comprendre un peu. On sent une disponibilité et une gentillesse, un besoin d’échanger. Son intérieur a des couleurs orientales, des coussins posés sur des banquettes et le sol couvert de tapis.
    Nous enlevons nos chaussures. Une maison en fin de construction avec deux petites pièces, le reste est en cours. A côté, se trouve une ancienne maison en ruine, sans doute son ancienne maison ! Vestige de la guerre ?  Elle est seule  ce soir, son mari est parti travailler dans une autre ville et ses enfants sont tous à l’étranger, un en Allemagne, un autre en Italie. Alors notre visite lui apporte un peu de distraction.
   Nous prenons le café à la méthode des Balkans : petite tasse sans poignée, l’eau est chauffée, le café est déposé puis le tout bout quelques minutes, ce qui  donne un café mousseux, qu’il est prudent de laisser reposer avant d’y porter les lèvres.
   Le lendemain matin, nous retrouverons un sachet de pop-corn déposé sur notre coffre avec ses coordonnés sur un carton, Abida est déjà partie.

 

          Sur la route
          Sur la route
          @ Colette et José Saudubois

 

   Pristina, capitale en devenir, le 28 avril 2011

  
Tout est en construction, ou en rénovation, bâtiments publiques ou logements collectifs. Les routes sont en travaux, coupées, ou en tranchées pour laisser passer les canalisations. Une population dense se presse sur les trottoirs, et pour trouver une place de stationnement, mission presque impossible.
   Des quartiers résidentiels, à la sortie du centre ville, ont pris place. De grandes avenues attendent leur ouverture.

 

          La capitale

          La capitale

          La capitale

          La capitale
              
           La capitale

           La capitale
           @ Colette et José Saudubois
            

   ALBANIE

   Fin de la traversée des Balkans, les 29/3O avril 2011

   Au nord, d’est en ouest, le pays est traversé par une grande autoroute bordée de montagnes. Seules des pistes en terre battue ou gravillonnées complètent ce réseau routier pour accéder aux villages. Ceux-ci sont isolés et la densité peu importante.

   A Laç, Artur tient une station service et un petit café. Dans les Balkans, l’hospitalité est la règle, aussi ses nouveaux visiteurs sont accueillis très simplement et spontanément.
   Il explique un peu la vie dans son pays avec les quelques mots en anglais qu’il connait. Il dit qu’il a un ami qui parle le français mais il est indisponible. Avec la crise, la station est fermée. Il propose à ses clients de la bière, du schnaps, des boissons fruitées ou du café. C’est difficile. Il travaille sept jours sur sept et s‘organise pour retrouver sa famille quelques heures.
«S’organiser c’est trouver un copain pour le remplacer et un autre, propriétaire d’un véhicule, pour l’emmener et le ramener. La solidarité fonctionne dans les moments difficiles».
   A la télévision, le journal parle des prochaines élections prévues le 8 mai. Comme partout, les sentiments sont les mêmes. Beaucoup pour la classe sociale la plus élevée, rien ou si peu pour le peuple.

Artur                                                  @ José Saudubois

    Les conditions de vie dans les montagnes, pauvres  en infrastructures, ne semblent pas retenir la population, particulièrement jeune. C’est dans la partie sud du pays et au plus près de la côte que la population s’installe, dans les vallées ou les plaines. Les maisons se construisent en très grand nombre, avec un aménagement du territoire quelque peu aléatoire. La vie est peut-être plus facile même si les ressources financières manquent !

    En pénétrant dans la région sud- ouest entre Patos et Balish, une forte odeur d’hydrocarbures envahit l’air. C’est une région de production de pétrole et les derricks tournent pour remonter des entrailles de la terre, le précieux liquide. Les mesures de protection de la nature sont inexistantes, l’air et le sol sont pollués. De si belles montagnes si tristement négligées.

 

 

             

            Derricks

            Derricks

            Derricks
 
           

           
       
           

           
            @ Colette et José Saudubois
        

   Sur la dernière partie de la traversée du pays, la rencontre avec Simon apporte un autre témoignage sur l’Albanie. Il s’arrête pour parler quelques instants en français. Il  explique qu’il rentre chez lui après une dure journée de travail. Simon est carreleur, il a travaillé en Belgique puis en Italie. Aujourd’hui, il est installé à son compte dans son pays. Son dernier échange s’est terminé par ces mots : « Surtout, dîtes bien que les Albanais ne sont pas des voleurs.»

 

            
            @José Saudubois

 

    Instantané sur les Balkans
    Même si la traversée a été rapide, due au manque d’infrastructures de ces pays en devenir avec une  configuration géographique -montagnes- difficile, il n’en demeure pas moins que nous éprouvons l’envie d’y revenir, plus tard. Jamais, nous ne nous sommes sentis en «danger»  malgré une histoire récente.
    Un accueil chaleureux nous a été réservé  lors de nos rencontres.

 

            
             @José Saudubois