Turquie - juin 2011

Frontière Bulgarie - Turquie

 

 

 

Edirne

 
 Edirne
@ José Saudubois

 

 

                Istanbul - Entre modernité et tradition

                Istanbul  Istanbul

                Istanbul  Istanbul

                Istanbul  Istanbul - Quartier Sultanhamet

                Grand Bazaar  Le Bosphore 

                Le Bosphore  Sur lequai - Istanbul  
                @ Colette et José Saudubois



   Le Dervıche tourneur





               La Cappadoce

               Gorême  Usichar

               Cappadoce  Cappadoce

               Cappadoce  Gorême

Détail Eglise
                                                  @ José Saudubois

 

   Osmankoy, un petit village en Anatolie centrale, le vendredi 10 juin 2011

   Sur la route d' Ankara, après avoir passé par Bicelik et Nallihan, nous arrivons à Osmankoy (Village d’Osman), et apercevons, sur le bord de la route, des hommes, des femmes, qui s’affairent autour de deux grosses marmites noires, posées sur un feu de braises. Nous faisons demi-tour et nous nous arrêtons sur la place, près de la Mosquée. Nous nous dirigeons vers le café et commandons un thé. Nous apprendrons rapidement avec quelques mots d’anglais, qu’il s’agit d’une famille qui prépare un repas en souvenir d’un être cher, disparu il y une semaine environ. Ce repas sera partagé avec toute la famille et les habitants du village.
    Nous faisons connaissance avec l’Imam du village, avec un professeur de Turc et avec une femme, professeur de technologie. Tout le monde autour de la table tient sa place pour s’exprimer, toujours en anglais.
    Après quelque temps, je laisse José et je vais rejoindre les femmes. Elles m’accueillent avec un grand sourire et s’empressent de me montrer ce qui se prépare dans les grandes marmites : en soulevant le premier couvercle, je découvre des pois chiches à la tomate, et sous le deuxième, du riz avec du poulet. Une odeur très agréable s’en dégage. Nous échangeons quelques mots pour nous comprendre. D’où venez-vous ? Avez-vous des enfants ?... et rapidement, elles me proposent de m’assoir pour prendre un thé avec des petits gâteaux. Finalement, nous finirons, José et moi, avec une assiette à la main remplie du succulent menu préparé.    
   Tout le monde est ravi d’accueillir des étrangers. Après la prière du midi, Les femmes se regroupent sur des nappes posées au sol et partage le repas.
   Ensuite ce sont des allers et venus devant le café. Les jeunes garçons portent des plateaux remplis du même menu pour les hommes installés aux tables. Du Yoghourt, des œufs et une pâtisserie fabriquée à base de noisettes (praliné) complètent le repas. Certaines femmes feront le tour des invités pour proposer des bonbons.
Dans l’après midi, l’Imam vient voir José au fourgon et lui demande si ce soir il peut venir au café, un ami à lui sera là, il parle le français. Le rendez-vous est pris.
   Nous nous retrouvons à la terrasse du café avec l’Imam, son ami, un jeune étudiant, et deux autres jeunes garçons.
   La discussion tournera autour des problèmes de géopolitique, le rôle des Etats-Unis  dans tout ce qui se passe actuellement au Moyen-Orient, de la place de la religion.
  Nous nous quitterons un peu tard dans la soirée.   
 

Sur la route - Turquie - 2011                                                  @ Colette Saudubois


   Un petit village, quelque part dans les montagnes de l’Anatolie orientale, le mercredi 22 Juin 22011
 
  Juste avant de nous arrêter pour le bivouac du soir, nous croisons un important poste de police militaire. L’agent nous fait signe de nous arrêter puis voyant que nous sommes des touristes, il nous fait signe de passer. Situé à quelques dizaines de mètres du poste militaire, nous nous arrêtons dans un village près d'un groupe d'homme. L’un des hommes en est le chef.
  Nous lui demandons s’il est possible de camper. Le chef accepte et deux jeunes garçons s’approchent de nous et nous parlent en Français. Ils sont en vacances dans leur famille, ils sont frères. Le rituel immuable du thé pour accueillir les nouveaux venus proposé,  la conversation avec  un des jeunes frères s’engage. Il nous donne quelques explications sur leur présence. Leur père vit au village et ils viennent chaque année quelques mois, le retrouver. Cet homme (leur père) est arrivé en France en 1974 et a travaillé comme ouvrier dans une grande entreprise de construction d’automobiles. Il était également responsable d’une mosquée.  Pendant plus de vingt ans, il travaille sans difficulté en France et un jour, il est appelé dans le bureau de son responsable d’usine, où on lui demande de suivre un commissaire de police pour une enquête. Il ne reviendra pas sur son lieu de travail. Sans autre forme de procès, il sera expulsé de France en laissant derrière lui, femme et enfants. Le plus jeunes des enfants à 14 ans. Malgré les nombreux procès engagés et tous gagnés, il ne peut pas retourner en France. A sa dernière demande de visa, en déposant son passeport, celui -ci a disparu. Nous avons rencontré ce père, nous ne connaissons pas son ressenti !
  Ses enfants nous ont expliqué leur histoire, dignement et  sans haine. Ils espèrent tous un jour se retrouver ensemble et libres.

 En fin de soirée, à la tombée de la nuit, on frappe à la porte du fourgon. Deux hommes se présentent dont un est  militaire. Ils nous parlent mais ne comprenant pas leurs demandes, ce sont les jeunes français qui servent d’interprète. Le chef militaire demande ce que nous faisons ici. Nous lui expliquons que nous souhaitons dormir dans ce village car nous ne roulons pas de nuit. Le chef miliaire demande au responsable municipal  si cela est possible. Oui, nous pouvons restés. Cependant, le chef militaire nous demande de ne pas sortir de notre véhicule, de ne pas donner suite à une invitation et de nous manifester par n’importe quel moyen en cas de problème. Il nous demande également à  quelle heure nous pensons  partir le lendemain. Nous demandons ce qui  se passe et on nous explique que la veille, deux policiers ont été tués suite à l’explosion d’une mine. La région est sous tension avec le «problème Kurde».
  Bon, cela ne met pas à l’aise, il est difficile de s‘endormir,  mais la nuit est tranquille.
  Le lendemain, des enfants nous apportent du pain et du fromage et le chef du village nous invite à boire le thé avant notre départ. Le chef du village avec ses doigts me fait comprendre qu’il parle du gradé venu la veille. Il me regarde avec sur son visage, un sourire énigmatique.



             Ankara - la moderne

             Ankara  Ankara

             Ankara  Ankara

             Ankara  Ankara
             @ José Saudubois


             Ani

             Ani  Ani
   
                      Detail

                      Detail

                     

                     

                            

        
       @José Saudubois

  

   Instantané

  José - Bien ! Cette fois, l’instantané sera plus étoffé. On reprend la forme de l’entretien pour parler de ce pays !
  Colette – Pour commencer, je m’attendais à être accueillie facilement par les familles et je ne me suis pas trompée. A chaque arrêt, c’est une invitation immédiate à partager le thé puis le petit déjeuner ou le diner.
  J – C’est exact, même la connexion Internet nous est parfois offerte, cela nous gêne et en même temps, nous savons que les amis turcs sont heureux de nous aider, de participer indirectement au voyage.
  C – La première question - Méraba (Bonjour), Where do you com from ? (d’où venez-vous ?) - permet un contact vraiment cordial.
  Surtout dans les grandes villes comme à Istanbul, ancienne Constantinople, avec ses 17 millions d’habitants ! Quelle foule et que  d’animation dans les rues !
  La richesse architecturale (Mosquée Bleue, Palais Topkapi, Basilique Sainte Sophie) m’a donnée un aperçu de l’étendue de la culture Stambouliote.
  J – Le Bosphore ! Il y a tellement longtemps que nous souhaitions le voir et le traverser. L’excursion en bateau était vraiment intéressante. Nous avons observé une multitude de maisons d’aspect différent, une quantité importante de palais et les deux immenses ponts (pont Fatih et pont du Bosphore) qui relient les deux rives.
  Et tu te souviens ? Nous avons également assisté au tournage d‘un épisode du feuilleton policier «Karakol», très connu et regardé dans le pays, ainsi qu’aux  préparatifs d’un grand défilé de mode, avec les mannequins en répétition,  les caméras, les photographes et les badauds. La visite de ce quartier populaire, vivant, avec autant d’activités ! Nous ne nous y attendions pas ! Bon, c’est quand même  la capitale culturelle de la Turquie !
  C – C’est vrai, la disponibilité dans le voyage permet de vivre ces moments improbables.
  J – Puis, il y a eu la poursuite de notre voyage en Cappadoce et à Ani (Frontière Arménienne) qui nous laissent des images fortes. Pour la Cappadoce, la géologie et les édifices troglodytes façonnés par l’homme, c’est quelque chose de grandiose. Concernant Ani, cette ancienne cité, plantée au milieu des steppes, avec une vie pastorale bien vivante me donne l’envie de revenir pour mieux découvrir cette région.
  C – J’aimerais aussi exprimer la chance d’avoir, sur notre parcours, rencontré d’autres voyageurs.
 Tout d’abord, Sylvia et David, deux autostoppeurs italiens, avec qui nous avons partagé la route jusqu’en Cappadoce. L’année scolaire (en Turquie) terminée, ils se donnent quatre mois pour visiter le pays avant de retourner chez eux.
  J –Et Manon et Etienne ! rencontrés pendant une marche dans Gorëme. Ils sont sur le retour après 11 mois passés sur les routes en vélo. Pour leur lune de miel, ils ont décidé de s’offrir une année de voyage. (Site :http://unvoyagepourlavie.fr).
  A Ankara, nous avons croisé rapidement Serge, canadien, venu récupérer son visa à l’Ambassade d’Ouzbékistan. N’appréciant plus son travail, il est parti à vélo sur les routes depuis six mois.
  Son voyage doit durer un an selon ses finances.
  C – Et la dernière rencontre à Ani ! Avec une équipe de routards, des vrais, des authentiques, Chantal et Patrick. Ils sont sur les routes depuis Aout 2010, en vélo. Elle est Suisse, il est Français. Ils sont tous deux infirmiers spécialisés. Baroudeurs dans l’âme, leur moteur c’est le voyage, la rencontre. Ils voyagent à pied ou en vélo depuis dix ans sur bien des continents. Ils sont tenaces, physiquement et mentalement aguerris, mais très à l’écoute des autres (site : www.lalibertederrance.blogspot.com). Lors de notre rencontre, ils étaient accompagnés d’Andréa, Italien, grand voyageur également, sur les pistes en 4x4.
  Si Andréa nous a préparé un bon plat de pâtes à l’italienne, c’est aussi un grand photographe. Nous avons pu admirer ses superbes photos sur les hommes et femmes des contrées d’Afrique et autres pays (site : www.geographic-expedition.it).

Avec les amis du voyage
                                                  @Colette Saudubois

 

  J – Dans deux jours, nous serons en Iran, on verra bien si sur cette route, nous ferons de nouvelles rencontres avec d’autres voyageurs !