Juin 2012 -Turquie
- Par Jose SAUDUBOIS
- Le 03/07/2012
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La Réserve, de long en large.
Comme annoncé, nous voilà arrivés à Sindel Höyük (Turquie), de l’autre côté de la Réserve Sultan Sazligi, non sans mal. Nous avons cherché un peu avant de trouver la bonne route. Pas d’indication, juste comme repère, l’observatoire que nous apercevons par moment de la route.
Nous ne sommes pas déçus là aussi.
Nous traversons le petit hameau et nous dirigeons à l’observatoire. Nous découvrons de grandes prairies, de pars et d’autre, avec des zones humides qui regorgent de poissons, et plus à droite, des marécages où les flamants roses viennent chercher leur nourriture. Cette réserve est peuplée de nombreux oiseaux comme les guifettes moustacs, les sternes naines, les cigognes noires, blanches, les hérons cendrés et bien d’autres. Et bien sûr, nous retrouvons les petits écureuils de prairie.
Après nous être arrêtés à l’extrémité du hameau, Mehmet vient nous chercher et propose que nous nous installions près de sa maison. Quel bonheur ! Nous sommes, entre deux maisons, face à la réserve, l’eau arrive à nos pieds. Nous voyons les vaches, les chevaux, les oies venir tous les jours boire et manger. Ici, les chevaux sont utilisés pour encadrer les troupeaux de vaches. Le territoire est tellement grand. Et puis, les familles regroupent leurs vaches et 2-3 hommes les emmènent la journée. Nous voyons donc passer matin et soir un troupeau de 500 vaches et des buffles d’Asie.
Cette fois, je ne vous présente pas les photos dans sa marie-louise, il y en a tant !! La sélection a été difficile.
Nous passons une semaine formidable. Tout le monde est à nos petits soins. Chaque jour, ou presque, une famille nous invite à dîner, ou nous apporte au camion du yogourt, fait maison bien sûr, des feuilles de vignes farcies, enfin tout ce qui nous permet de découvrir leurs habitudes culinaires. J’en profite aussi pour leur acheter du bon lait frais, quel régal ! Il a du goût au moins. Et du fromage, il ressemble à de la feta.
Nos journées sont rythmées par le départ des vaches sur la réserve, dès 6 heures du matin, elles nous réveillent parfois. Puis, après un petit déjeuner pris dehors, le soleil est déjà bien haut à 7h30, nous partons marcher sur la réserve. Nous ne nous lassons pas d’observer tous ces oiseaux. Le beau temps est avec nous, seul le vent est parfois un peu violent, ce qui occasionne de bons coups de poussière.
Nous apprendrons que ce petit hameau, avec ses maisons assez rudimentaires, est habité seulement les mois d’été, de mai à septembre. Toutes les familles ici présentes viennent avec leur troupeau pour que leurs bêtes profitent des grands et verts pâturages de la réserve. Puis l’automne arrivant, tout le monde, familles et troupeaux, repartent dans le village où chacun a sa maison.
Les enfants sont aussi beaucoup présents. Nous sommes arrivés un vendredi, alors ils étaient tous là le week-end. Ils viennent nous voir au camion, et sont très agréables, sans trop nous envahir. Un après-midi, je les emmène enregistrer les petits cris des écureuils. Je leur apprends à observer, écouter sans faire de bruit. Ils ont du mal, ils ne sont pas habitués. Mais ils sont tout sourire, étonnés certainement que l’on s’intéresse à ces petites bêtes.
J’ai particulièrement apprécié la compagnie de 3 jeunes filles d’une même famille, Fatima, 12 ans, et ses deux petites sœurs jumelles, Keifsach et Zeinep, de 8 ans. Elles sont charmantes, attentionnées, intéressées, souvent avec moi autour du camion. Elles se prêtent bien à la photo, elles jouent les stars devant nos appareils.
© José Saudubois © Colette Saudubois
Nous quittons la réserve. Il est temps. Nous nous dirigeons sur Kayseri.
Deux semaines en famille
Nos deux garçons, Simon et Romain, viennent nous rejoindre le 11 juin pour passer 2 semaines avec nous. Voilà 15 mois que nous sommes partis, alors nous sommes tous impatients de nous revoir, skype ne fait pas tout.
Amoureux eux aussi de la nature, nous leur faisons découvrir dans un premier temps la Réserve Sazligi. Nous retournons avec eux sur les deux villages, Ovaçiftligi Köyü et Sindel Höyük. Une immersion immédiate, tant dans la nature que dans les familles. De longues marches nous permettent d’écouter, observer. Chacun s’attache à capter ces merveilles.
Et toutes ces merveilles de la nature :
Puis, nous les emmenons voir Soganli, un petit bijou, non encore étouffé par les visiteurs. Situé à l’ouest de Yeçilhisar, ce petit village bénéficie d’une belle gorge où, il y a bien longtemps, des familles sont venues vivre là en creusant leur maison dans la montagne. On peut y découvrir des églises creusées à même la roche avec ses tombeaux placées à l’entrée. C’est là que nous essuyons un bel orage avec surtout une forte tempête de vent. Heureusement, les garçons avaient installé leur tente dans l’une des maisons troglodytes. Il faisait nuit, Simon et Romain étaient dans leur tente, et notre camion dansait avec le vent. Le lendemain matin, nous découvrons un vieil abricotier, coupé en deux, couché par terre, et de nombreuses branches tombées.
Nous filons sur le cœur de la Cappadoce. Toutes ces roches volcaniques enchantent nos yeux.
6h du matin, des bruits de chalumeau nous réveillent. Nous restons là, à regarder la montée d’un nombre impressionnant de montgolfières.
La chaleur est là.
Nous remontons désormais gentiment vers Istanbul, en passant près d’Ankara.
Toujours la beauté de la nature guide notre route et nos arrêts répondent à l’émerveillement de nos sens. Ce sont toujours les Réserves naturelles qui nous attirent. Nous nous arrêtons déjeuner sur la route près d’un immense lac salé, puis nous ferons une halte de 2 jours au cœur d’un petit village, Altinçanak, situé près d’un grand lac et de roselières. Installés sur un espace vierge entouré de maisons, nous vivons deux jours merveilleux.
La nature nous a encore fait un beau cadeau : nous commençons notre marche, il est 17 heures. Nous longeons les champs de blé. Et sur notre gauche, à flanc de montagne, José aperçoit une renarde. Aux jumelles, nous découvrons un peu plus bas, dans les rochers, le terrier avec 2 beaux petits renards. Nous restons là, à les observer, sans bruit, enfin, nous essayons. Romain monte par derrière pour s’approcher un peu. Elle nous entend et s’enfuit. Nous poursuivons notre sortie. A notre retour, la nuit tombe. Nous apercevrons au loin la mère revenant du village avec quelque chose dans la gueule, sans doute une poule. Il faut bien nourrir tout ce petit monde. Nous décidons de revenir le lendemain soir. Cette fois, Romain part en affut seul pour qu’il soit plus tranquille. Simon reste dans le chemin, le guidant par signes sur les mouvements observés. Romain découvrira en fait 4 petits renards jouant devant leur tanière.
Il nous rapporte des images et des films qui permettront de garder la mémoire de ces instants si précieux. En fait, la question reste posée : est-ce du renard ou du chacal ? (Si des personnes peuvent identifier, merci de nous le faire savoir)
Au retour de notre marche nocturne, une famille ira jusqu’à nous apporter au camion tout un repas complet, tout chaud, pour nous quatre. Les familles sont toujours aussi charmantes. Nous ne cesserons d’apprécier toutes ces attentions.
Nous aurons eu l’occasion de voir le traitement du lait, avec une machine qui tourne lentement à la manivelle. D'un côté est extrait la matière grasse pour le beurre, de l'autre coule l'autre extrait pour la fabrication du fromage.
Nous faisons une autre halte, à la Réserve Nallihan Kus Cenneti, située juste sur notre route. Nous sommes surpris par cette abondance d’oiseaux. Ils tournent autour de nous, à droite, à gauche, et le paysage est superbe. Nous resterons jusqu’au lendemain pour profiter un peu plus de cette nature.
Et nos photos souvenirs
Le temps passe. Les deux semaines arrivent à leur fin. Il est temps de rejoindre Istanbul pour une visite de deux jours avant le retour pour les enfants sur Paris. Installés au pied de Sultanhamet, près de la mer, nous apprécions la proximité pour rejoindre le centre. Par contre, ce n’est pas de tout repos. Quel contraste après ces jours passés en pleine nature ! La pelouse reçoit les pique-niqueurs du dimanche. Les coups de klaxonne et la musique à fond sont quotidiens. C’est le prix à payer. Avec chaleur et pollution, on se sent poisseux. Mais cela ne nous empêche pas de profiter de nos deux jours à sillonner les rues, découvrir le Bosphore. Et comme en juin de l’année dernière, lors de notre 1er passage, nous nous trouvons au moment du tournage d’un film. Cette fois il s’agit d’un film indien intitulé « Race 2 ». Nous resterons plus de 2 heures à les observer. Il s’agissait d’une course de voitures sur le pont.
Lundi matin, nous partons de bonne heure vers l’aéroport. Nous nous quittons avec en tête beaucoup de moments merveilleux de partages et d’échanges. Nous renouvellerons ces retrouvailles.
Sitôt quittés l’aéroport, nous retraversons Istanbul et nous dirigeons vers la frontière. Le 28 juin, nous arrivons en Grèce. ¼ d’heure aura suffit pour passer les douanes.
Nous traversons le pays, d’est en ouest, en passant par Alexandroupoli, Drama,Thessaloniki. Nous optons pour retourner (déjà passés en mai de l’année dernière) nous poser quelques jours dans le Parc Vikos, près de Ioannina avant d’aller prendre un bateau à Igoumenisa.
Le mois de juin a été un mois, haut en chaleur, l’été est bien là avec 35° en moyenne, haut en couleur grâce à cette merveilleuse nature, et haut en émotions avec l’arrivée de nos garçons, attentionnés, chaleureux, taquin (il se reconnaitra), prévenants, aimants.
Je partage avec vous le cadeau qu’ils nous ont offert juste avant leur arrivée, pour nos anniversaires.
Je vous embrasse tous bien fort.
Gros bisous à tous et à chacun,
Coco
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